& Rabſaces le prophane pourſuyuent.
Seigneur, nous auons ouy de nos oreilles, nos
peres nous ont raconté les œuures que tu as
faites en leurs iours en Egypte, aux deſerts, en la
terre où tu les auois introduits : comment tu as de ta
main dechaſſ é les nations, & abbatu les plus grãs
qui empeſchoyent les tiens de iouyr du repos
promis.
Ils ne conqueſt erent point la terre par leur
glaiue, leur bras ne les a point ſauuez : mais ta dextre,
ton bras, & la lumière de ta face les deliura,
pourtant que tu les auois prins en amour. Il eſt
bien vray Seigneur, que par leur deffiance t’ayans
irrité grandement, pluſieurs d’entr’eux moururẽt
au deſert, voire ton feruiteur Moyſe, que tu leur
auois donné pour liberateur : mais tu ne laiſſ as
pourtant d’accomplir en leurs enfans par Ioſué,
tout ce que tu auois promis à leurs peres par
Moyſe.
O Seigneur, nous auons peché, nous t’auons
offenſé : tu nous as auſsi deboutez, tu nous as
diſſ ipez & t’es courroucé amerement, nous mettant
comme en vn train de ruine irréparable. Tu as
traité ton peuple rudement, & l’as abbreuué de
vin d’eſt ourdiſſ ement : mais depuis, tu as donné vne
baniere à ceux qui te craignent, afin de l’eſleuer
en haut, pour l’amour de ta vérité. Fay Seigneur,
que tes Iſraelites n’eſperent plus au bras de
la chair, en leurs armes, ou autre puiſſ ance
humaine, ains en toy ſeul, Dieu des armees, le fort des
forts : ſachant que c’eſt en vain qu’on edifie la
maiſon ſi tu n’y mets la main, & que c’eſt en vain