qu’on veille, ſi tu ne gardes la cité. Toy qui par
les raines, par les poux, par les ſauterelles, & autre
telle gendarmerie, as fait trembler ceſt anciẽ Pharao dans ſon lict , & luy faiſant ſentir ta main forte,
lors qu’il pourſuyuoit tes enfans, l’as enſeuely
dans les eaux auec toute ſon armee, faiſant paſſ er
les tiens à ſec.
Toy Seigneur Dieu d’Iſrael, qui es aſsis ſur les
Cherubins, tu es le ſeul Dieu de tous les Royaumes
de la terre, tu l’as faite, & le ciel auſsi Seigneur,
encline ton oreille, & oy : ouure les yeux, &
regarde. Eſcoute les paroles de Sennacherib, &
de ce ieune Rabſaces confit en blaſphemes, qui
en t’appellant au cõbat demande, Où eſt le Dieu,
le Fort, Gardien de ce petit troupeau. Il eſt vray,
Seigneur, que les rois des Aſſ yriens ont deſtruit
les Gentils & leur terre, & ont mis au feu les dieux
d’iceux : Car ils n’eſt oyent point dieux, mais
ouurages des mains des hommes, bois & pierres,
pourtant ils les ont deſt ruits : mais ceux-cy, Seigneur
t’iniurient, ils te blaſphement & deſpitent,
eſleuant leurs voix contre toy, ſainct d’Iſrael, ſe
vantãs qu’ils raſeront toutes les villes ſur leſquelles
ton Nom eſt inuoqué, & qu’ils en effaceront
la memoire de deſſ us la terre. Seigneur, ſi les as-tu
faites & formées, & as planté au milieu d’icelles
le ſceptre de ta parole, pour lequel arracher,
on les pourſuit. Ne les meine pas donc à deſolation,
deffen-les pluſt oſt , Pere ſainct , à cauſe de tõ
honneur & gloire, qui eſt coniointe à leur
deliurance.
Enuoye ton Ange Seigneur, l’Ange que tu en-