Que qui aime ſa vie, ſon pere, ſa mere, ou ſes
biens, plus que ta gloire & ton honneur, n’eſt pas
digne d’eſt re des tiens. Toy Pere, qui nourris les
corbeaux, & donnes robbes ſomptueuſes aux lys
des champs deuant nos yeux.
Qui as nourri ton peuple au deſert de la manne
treſprecieuſe, les entretenant veſt us comme
tes mignons & tendrets. Arrache de tes enfans
la deffiance de diſette, que le diable, le monde, &
la chair, impriment dans le cœur des hommes.
Ramentoy-leur Seigneur, les merueilles que ton
Fils noſt re Seigneur Ieſus Chriſt fit, en repaiſſant
abondamment ceux qui oublians eux-meſmes,
le ſuyuoyent, pour ouyr ſa voix, comme les
brebis leur paſt eur.
Monſt re-leur que ton bras puiſſ ant eſt touſiours
ſemblable à ſoy-mefme, ſans diminuer ou
accourcir : ſinon autant que noſt re ingratitude &
deffiance, diuertit ou empeſche le cours de tes
benedict ions & graces. Et pour autant que la
faute que les tiens commettent en ceſt endroit,
eſt grande & deteſt able, Toy Pere, qui ne veux
point la mort du pecheur, ains demandes qu’il ſe
conuertiſſ e & viue.
Conuerti les à toy Seigneur, ne leur imputant
point leurs fautes. Touche leur le cœur cõme tu
fis à Pierre te reniãt, afin que recognoiſſ ans l’horrible
faute qu’ils commettent, ils s’humilient deuant
toy; gemiſſ ent & pleurent pour leurs pechez :
& ainſi releuez par ta main, qu’ils ſe mõſt rẽt forts
& puiſſ ans, à ſouſleuer leurs freres infirmes. Ouure
leur auſsi la voye Seigneur, afin qu’ils puiſſ ent
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