ge, chaudement & à bon eſcient : & pluſieurs autres,
qu’il ſeroit long à deduire. Voila quant au
roy d’Eſpagne.
Maintenant la royne d’Angleterre, laquelle tiẽt
la meſme religion en ſon Royaume, que les Huguenots
de France : qui a tant de priſes nouuelles
ſur le Roy (afin que ie taiſe les priſes ancienes,
que la ligue d’entre elle & le Roy auoit aſſ opies,
comme ceſt e tuerie les peut auoir reſueillees)
laquelle peut bien cognoiſt re auiourd’huy, que ceſt e
ligue ne ſe fit, que pour esblouir les yeux à l’Amiral,
& aux autres Huguenots de la France, afin
qu’ils ſe laiſſ aſſ ẽt mieux prẽdre à la pipee. Laquelle
cognoiſt maintenant, comme c’eſt que le Roy
ſcait garder ſa foy promiſe. Laquelle ſcait que
deux eſt ats voiſins ayans quelque cõtrepoids l’vn
auec l’autre, ne peuuent auoir amitié ne ligue enſemble
autre, que celle que la neceſsité ou la force
y entretient : & que l’vne ou l’autre y defaillãt,
il ne faut pas qu’elle s’attende aux promeſſ es de
ſon voiſin. Elle qui ſcait bien, que le Roy demandoit
les Myllords ſes plus ſpeciaux conſeillers,
pour les feſt oyer (comme vous pouvez penſer) en
ſa cour. Laquelle doit auoir cognu, que tout ainſi
que par les nopces de la ſœur en France, auſsi par
celles du frere en Angleterre (s’il y euſt peu paruenir)
on ſe fuſt efforcé d’y mettre bas le parti de
la Religion, & par conſequent ſon Royaume en
ruine. Qui ſcait bien que le Roy a tenu & tient
iournellement la main à la royne d’Eſcoſſ e ſa belle
ſœur, non ſeulement pour la faire euader. mais
poſsible pour plus haut deſſ ein & affaire. Que le