Roy a voulu & taſché, comme il taſche encores faire enleuer en Frãce le petit roy d’Eſcoſſ e, pour mettre vn iour à venir toute la grãde Bretagne en vn acceſſ oire dangereux : & qu’il entretiẽt la guerre par forces & par menees le plus qu’il peut en Eſcoſſ e. Elle qui eſt bien aduertie d’vne entrepriſe faite n’agueres par le cõmandemẽt du Roy, ſur l’Iſle de Gerſay, pour y ſurprẽdre & tuer ceux qui y eſt oyent refugiez ſous ſa protect iõ. Ceſt e Princeſſ e, à laquelle ſans doute tous les Huguenots regardent attentiuement, luy adreſſ ans leurs prières & vœus. Ie ſcay fort bien que toutes les fois qu’elle voudra, il luy ſera fort aiſe (y employãt vn des Myllords que le Roy demandoit, ou autre tel des grans de ſon Royaume qu’elle voudra choiſir) de ſe faire maiſt reſſ e de la terre, dõt elle ne porte que le nom & les armes. Quãt aux Princes & Eſt ats de l’Empire, ne doutez pas s’ils veulent (cõme ils doyuẽt) qu’ils ne puiſſ ent recouurer maintenant, les terres de Mets, Verdun, & Thou, que le Roy a vſurpe ſur l’Empire & auec ce, paſſ er outre pour ſe rẽbourſer des deſpẽs que l’Empereur Charles leur lit faire deuãt Mets, & de ceux qu’ils ferõt au recouuremẽt de ces terres. A voſt re auis, l’Elect eur Palatin entre autres Prĩces de la Germanie, n’a-il pas occaſiõ de ſe reſſ entir de ce que le Roy taſchoit d’attirer en ſa cour le duc Chriſt ofle, & d’endormir le duc Iean Caſimir, par des penſions qu’il luy offroit, pendant qu’il faiſoit ſon appreſt pour perdre tous ceux de la religiõ : & particulieremẽt l’Amiral, que l’Elect eur aimoit ſingulieremẽt ? Ie diray cela, que quãd ce Prince ſeul ſe voudra
eſuertuer & reſſ entir de l’outrage fait à l’Ami-