Par ceſt e chaude alarme, ils eſmeurent ſi bien
le Roy, qu’il fut contraint de s’accorder qu’on executaſt
dés la nuict meſmes, ce qu’il auoit deſigné
de differer encore : pour voir cependant le
train que prẽdroit ſon eſperance de Flandres, par
le ſeruice que les Huguenots luy feroyent en ce
pays-la. Ie vous laiſſ e à penſer, quel traict la mere
fit en cela pour ſon fils bien-aime, contre le bien
de celuy qui pieç’a l’auoit deſpitee, & qu’elle n’aime
que bien peu dés quelque temps. En luy faiſant
pratiquer vne des leçons de Machiauelli, qui
eſt de ne garder aucune foy, qu’autãt qu’on la cuidera
tourner à ſon aduantage, elle luy a fait rompre
l’autre (que Denys de Sicile entendoit mieux)
entretenant pres de ſoy le plus meſchant hõme
du monde, ſur qui le peuple voulãt recouvrer
ſa liberté, peuſt vomir toute ſa cholere. Et par
meſme moyen la mere ayant attiré l’ire de Dieu
& des hommes ſur l’aiſné de ſes enfans, elle a armé
le m’aiſné d’vne grande & puiſſ ante armee,
qui luy eſt venue entre mains, comme lieutenant
general, ſous couleur de vouloir raſer les Huguenots
de deſſ us la terre. A voſt re aduis, eſt -il maintenant
à cheual ? a-il beau moyen d’accomplir ſes
deſſ eins, luy qui de ſi long temps abboye à la
couronne ?
L’hiſt . Ie n’auoy’ pas entendu ce traict : II eſt vray
que ie ſcauoy’ bien, que Monſieur auoit belle enuie
d’eſt re Roy, de quelque Royaume que ce fuſt :
& que le Roy & ſa mere, pour le contenter ayans
perdu l’eſperance du mariage & du Royaume
d’Angleterre, auoyent depeſché en Poloigne
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