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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/154

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D I A L O G V EI.

pour taſcher de le marier auec la Reginelle ſœur du roy de Poloigne, toute vieille qu’elle eſ‍toit, eſ‍timans que ce ſeroit vn bon moyen pour le faire paruenir à ce Royaume là apres la mort de Sigiſmond lors regnant. I’auois bien ſceu auſsi qu’apres ceſ‍te depeſche, le Roy & la Royne ayans eſ‍té aduertis que le roy Sigiſmond eſ‍toit mort ſur ces entrefaites, auoyent enuoyé en ambaſ‍ſade Monluc eueſque de Valẽce, par deuers les Polonois auec des bien belles memoires & charge biẽ ample de richement mentir de beaucoup promettre, & de rien tenir : pour eſ‍ſayer par ceſ‍t artifice, de faire eſlire Monſieur à ce beau Royaume vacquant. Maintenant tant plus ie penſe à ce ſtratageme que tu m’as recité, tãt plus ie le trouue remarquable, & digne d’eſ‍tre logé en ſon reng au liure de mes memoires. Mais ie m’aſ‍ſeure biẽ ſi le Roy y aduiſe de pres, qu’il empeſchera bien le deſ‍ſein de l’autre.

Le pol. Tout auſsi bien comme l’autre ſe peut garder d’eſ‍tre attrapé, anticipãt ſon compagnon, par vn gaillard contrantidote.

L’hiſ‍t A bon chat, bon rat.

Le pol. Or ie veux laiſ‍ſer ces grands iouer leurs tours, comme mieux ils l’entendent : & acheuant mon diſcours dire en vn mot, ce que ie penſe de la portee des petits. Ie ſuis treſaſ‍ſeuré que quand tous les autres ſe tairoyent, les vrais Catholiques François & quelque nouueau Bodille, que les Hiſ‍toriens nous recitent auoir iadis tué Childeric roy de Frãce, ainſi qu’il reuenoit de là chaſ‍ſe, pour

ce qu’il l’auoit fait fouëtter publiquement atta-

ché