Lors d’vne voix commune on bruyoit en la Frãce
Que (du monde caduc ta penſee deliure)
Des mains, des yeux, du cœur, ſans ceſſ e au ſacré liure
Tu recerchois de Dieu la vraye cognoiſſ ance :
Mais ayant ſauouré par ton libre vefuage,
L’imperieux honneur, nay de ton mariage,
Il ne faut s’eſt onner (auſsi n’eſt -il et range)
Si lon t’a ſoudain veu deſchoir de telle grace :
Car la truye a de propre & tient cela de race,
De retourner au baing de ſa première fange.
Le pol. le vous laiſſ e à penſer de quel naturel peuuent
eſt re ſes enfans, qui ſont nourris de ſon laict ,
& dreſſ ez ſa main. Et en cela remarquez la lourde
faute que firent ceux qui auoyent puiſſ ance d’y
pouruoir apres la mort du roy Henry, qui au lieu
de s’en ſaiſir (pour les faire inſt ituer en toutes vertus)
luy en laiſſ erent le gouuernement, pour en faire
des exemplaires de toute deſloyauté & execration :
& pour le comble de tout malheur, elle les a
faits inſt rumens de leur ruine, de l’eſt at & de la
couronne dont elle a receu tant d’honneur.
Phi. C’eſt vne choſe eſt range, que d’ouyr les propos
que le Roy tient, & de l’endurciſſ ement que
Dieu a mis en luy : en ſorte que ſi Dieu ne luy retardoit
ſes malheureux deſſ eins, le ſang de ſon peuple
regorgeroit iuſques aux ſommets des montagnes,
ſi tant il en pouuoit reſpandre.
Ali. Dieu pour certain eſt courroucé, & pour l’appaiſer,
faut s’humilier deuant luy, autremẽt qu’on
n’a fait par le paſſ é : & que les diſcours & iugemẽs
humains cedent aux ſiens, ſe reſignant & ayant