eſt re iuge. Et nous auons (comme tu ſcay) à
traiter d’vne autre matiere : toutefois pource que
ceſt affaire importe tant à l’Egliſe de Dieu, ſi tu
veux, afin que faute de raiſons, on ne laiſſ e plus lõguement
vne punition ſi neceſſ aire en arriere, ie
tiendray le parti de la royne d’Eſcoſſ e (par forme
de deuis) & t’allegueray au mieux mal qu’il me
ſera poſsible, tout ce que ces partizans alleguent,
pour l’exempter de ſon dernier ſupplice, toy au
contraire debatras ce qu’il te ſemblera eftre raiſonnable,
ſelon l’eſt at & la conſcience pour le biẽ
de ce peuple-là. I’ay bon moyen d’en aduertir des
Myllords qui me ſont amis. Apres cecy, ie te feray
entendre le ſuccez de tout mon voyage.
Le pol. Ie le veux bien, & ſi ne fay point de doute
que ie n’en puiſſ e bien reſoudre ceux qui ſans
paſsion auec vn iugemẽt pur & net, voudront meſurer
mes raiſons. Mais deuant que paſſ er outre,
ie ſuis d’auis qu’en ce fait-cy (comme en toute autre
matiere d’eſt at) nous ayons deux conſiderations
conioinct ement, L’vne, Si ce qu’on propoſe
eſt honeſt e, l’autre, S’il eſt vtile. Ceux qui en matieres
d’eſt at, dient qu’il ne faut cõſiderer que l’vtilité,
monſt rent qu’ils n’ont guere l’honneur, &
encores moins la conſcience en recommandatiõ.
Le populace d’Athenes ſuffit pour leur faire hõte
au iugement qu’il donna, du conſeil que Themiſt ocles
leur vouloit bailler ſãs le déclarer qu’à
vn. Ils eſleurent (comme tu ſcay) pour l’ouyr non
point le plus affect ionné à l’amplification de leur
Republique, ains Ariſt ides le plus iuſt e, auquel
apres qu’il leur eut rapporté que le cõſeil de The-