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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/230

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D I A L O G V EI I.

Il y a biẽ eu en pluſieurs Roys & Princes, cõme en tous eſ‍tats, de la meſchanceté & nõ guere moĩs d’exemples de ceux qui ont enfreint & violé ce ſainc‍t droit d’hoſpitalité, mais le conſentemẽt vniuerſel de toutes les nations de la terre a deteſ‍té ceſ‍te perfidie, la fin mal heureuſe de la plus part des perfides les condamne aſ‍ſez, les poetes s’en ſont ſeruis pour ſuiets de leurs tragedies, & les ont logez en leur enfer fabuleux, parmi les plus cruels tourmens qu’ils ont peu excogiter. Les hiſ‍toires en rapportent des exemples dignes pluſ‍toſ‍t d’eſ‍tre enſeuelis que recueillis en la memoire des hõmes, ſi n’eſ‍t pour la fin qu’ils ont eue miferable.
On n’a que faire de diſputer ſi la royne d’Angleterre à donné la foy à la royne d’Eſcoſ‍ſe, de la tenir en ſeureté : Car depuis qu’elle eſ‍t receue, la detenir vn ſi long temps, cela importe à ſes promeſ‍ſes de ſeureté : autrement il euſ‍t fallu dés le cõmencement ne la receuoir point, comme on voit par les hiſ‍toires Romaines, que quand ils ne vouloyent donner ſeureté aux eſ‍trangers qui venoyẽt à eux : Ils leur commandoyent dedans dix iours de deſloger de l’Italie, mais que depuis qu’ils les auoyent receus, ils les ayent recerchez de rien, on ne l’a veu jamais. Auſsi n’y a-il homme qui ne blaſme ceux qui de froid ſang font mourir vn qu ils tienent en leur puiſ‍ſance, encores qu’il ſoit leur ennemy, & par eux prins en guerre, ce que n’a eſ‍té la royne d Eſcoſ‍ſe.
La troiſieme qualité de la royne d’Eſcoſ‍ſe eſ‍t, qu elle eſ‍t priſonniere. Il ſembleroit que ceſ‍te

qualité luy deuſ‍t preiudicier, par ce que par cela

on