Il y a biẽ eu en pluſieurs Roys & Princes, cõme
en tous eſt ats, de la meſchanceté & nõ guere moĩs
d’exemples de ceux qui ont enfreint & violé ce
ſainct droit d’hoſpitalité, mais le conſentemẽt vniuerſel
de toutes les nations de la terre a deteſt é ceſt e
perfidie, la fin mal heureuſe de la plus part des
perfides les condamne aſſ ez, les poetes s’en ſont
ſeruis pour ſuiets de leurs tragedies, & les ont logez
en leur enfer fabuleux, parmi les plus cruels
tourmens qu’ils ont peu excogiter. Les hiſt oires
en rapportent des exemples dignes pluſt oſt d’eſt re
enſeuelis que recueillis en la memoire des
hõmes, ſi n’eſt pour la fin qu’ils ont eue miferable.
On n’a que faire de diſputer ſi la royne d’Angleterre
à donné la foy à la royne d’Eſcoſſ e, de la
tenir en ſeureté : Car depuis qu’elle eſt receue, la
detenir vn ſi long temps, cela importe à ſes promeſſ es
de ſeureté : autrement il euſt fallu dés le cõmencement
ne la receuoir point, comme on voit
par les hiſt oires Romaines, que quand ils ne vouloyent
donner ſeureté aux eſt rangers qui venoyẽt
à eux : Ils leur commandoyent dedans dix iours
de deſloger de l’Italie, mais que depuis qu’ils les
auoyent receus, ils les ayent recerchez de rien,
on ne l’a veu jamais. Auſsi n’y a-il homme qui
ne blaſme ceux qui de froid ſang font mourir vn
qu ils tienent en leur puiſſ ance, encores qu’il ſoit
leur ennemy, & par eux prins en guerre, ce que
n’a eſt é la royne d Eſcoſſ e.
La troiſieme qualité de la royne d’Eſcoſſ e eſt ,
qu elle eſt priſonniere. Il ſembleroit que ceſt e
qualité luy deuſt preiudicier, par ce que par cela