terre : d’oublier ceſt e vertu ſi recommãdable aux Princes, que la debõnaireté par la cruelle effuſiõ de ſãg de ſes plus proches, les anciens Empereurs qui ont pardõné les cõiurations contr’eux faites, luy ſeront propoſez, leſquels elle a ſurpaſſ é iuſques à preſent en ceſt e louãge d’humanité & clemence. Dauantage la punition qu’on en feroit ſi ignominieuſe : que ſi d’vn coſt é on met deuant les yeux la maieſt é Royale, en laquelle chacũ à veu la royne d’Eſcoſſ e, eſt ant royne d’Eſcoſſ e & de Frãce des deux plus ancienes Couronnes de toute la terre, & apres le ſpect acle miſerable, qu’elle fuſt liuree entre les mains d’vn bourreau : il n’y a ſi felon & cruel cœur tant fuſt il ſeuere & hardy en la condãnation, qui ne fuſt amolly & larmoyãt à l’execution. D’autre part le reſpect du fils du roy d’Eſcoſſ e ſera de quelque valeur, pour reſpect er l’honneur de la mere inſeparable de l’honneur du fils : lequel ne peut eſt re, s’il a bon cœur, qu’il ne ſe reſſ ente du des hõneur que ſa mere aura ſouffert par la main des Anglois : tellement que quãd la mere en ſeroit digne, ſi on aime ou reſpect e le fils : il faut luy deferer en ceſt endroit qu’on ne deshonore point la mere & luy en elle conſequẽment. Outre les points que i’ay traict ez de la iuſt ice & de la cõmiſeration, encore adiouſt era-on ce point de l’vtilité du royaume : car on dira ſi on viẽt iuſques là que d’entreprẽdre ſur la perſonne de la royne d’Eſcoſſ e : les Rois voiſins auront vn beau pretexte, voire occaſion, digne de Rois, protect eurs des Princes affligez, d’entreprendre vne guerre contre la royne d’Angleterre : de ſorte que
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D I A L O G V EI I.