ne laiſſ ent pas d’eſt re inuiolables : Et toutefois ſi
on tenoit leurs maiſt res, on les traiteroit hoſt ilement :
Mais le priuilege des ambaſſ adeurs eſt
fondé ſur vn droict de gens, par ce que s’il n’y auoit
franchiſe & immunité pour telles perſõnes,
toute ſeureté humaine ſeroit perdue, & ceux meſmes
qui les offenſeroyent ſont intereſſ ez à les cõſeruer,
autrement on en feroit autant des leurs.
Les Conſuls Romains reſpondirẽt à Hanno ambaſſ adeur
des Carthaginiens, que leurs maiſt res
meritoyent qu’on ne leur tint point la foy nõ plus
qu’ils l’auoyent tenue à leurs ambaſſ adeurs : mais
ils ne vouloyent pas punir au ſeruiteur ce que le
maiſt re meritoit, non pour autre choſe que pour
la foy publique. D’ailleurs il y a des faict s, qui
ſont excuſables voire louables aux ſeruiteurs, freres,
enfans & femmes pour vne fidelité & affect iõ
ſeruiable & offcieuſe, qui toutefois ſeroyent bien
punis aux maiſt res, peres & meres. Les hiſt oires
des ſeruiteurs qui ont hazardé leur vie pour ſauuer
la vie de leurs maiſt res iuſt emẽt condamnez,
ſont vulgaires & en louange à chacun. Mais ſi les
condamnez euſſ ent fait de meſme, ils euſſ ent eſt é
doublement punis.
La ſeconde qualité & circonſt ance de ce que la
royne d’Eſcoſſ e eſt refugiee en Angleterre, & par
ainſi ne peut eſt re offenſee ſans reproche & note
de perfidie, fait pareillemẽt contre elle. Car d’autãt
sõ ingratitude eſt plus puniſſ able, d’auoir voulu
oſt er la vie à celle qui luy conſeruoit la ſiene.
Si celuy qui n’a rien merité enuers le Prince qui
le reçoit à refuge, veut que pour le ſeul reſpect