que tous les Rois feroyent en ſemblable cas, &
cõme ce duc d’Auſt riche fit enuers le roy d’Hongrie
duquel tu as parlé. Ie te reſponds que la royne
d’Angleterre a ſi bien iuſt ifié ſon faict enuers
tous les Princes Chreſt iens, & monſt ré que tant
par les loix & conuenances des deux royaumes
d’Angleterre, & d’Eſcoſſ e, que par l’vſage obſerué
entre les predeceſſ eurs Rois de l’vn & de l’autre
royaume, il luy eſt oit loiſible de retenir la royne
d’Eſcoſſ e, & luy eſt oit impoſsible de la laſcher
ſans faire tort aux loix ancienes & à ſon eſt at, qu’il
n’eſt beſoin de faire plus grande inſiſt ance ſur ce
point.
Et meſmes quand bien la royne d’Eſcoſſ e euſt
peu pretendre auoir eſt é iniuſt emẽt faite priſonniere
apres auoir faict e ceſt e conſpiration, lon ne
peut dire qu’elle ne le ſoit iuſt ement : comme il
aduient ſouuent que d’vne bonne cauſe, la pourſuyuant
par meſchans moyens l’on la rend mauuaiſe.
Pompee, Caton & le Senat Romain faiſoyent
tort à Ceſar de luy refuſer le triomphe ſi iuſt ement
acquis : toutefois par ce qu’il le pourſuyuoit
par conſpirations contre la patrie, il n’y a homme
qui n’ait iugé, qu’il auoit fait de ſa bonne cauſe vne
mauuaiſe. Si on conſidere toutes les conſpirations
qui ſe font à vn eſt at, elles ſont la plus part
accompagnees de quelque tort, que l’on a faict à
ceux qui vienent iuſques à ceſt e extremité & hazardeuſe
entreprinſe : mais ne s’enſuit pas pour cela,
qu’ils ſoyent innocens & non puniſſ ables.
La royne d’Angleterre meſmes ſuffira pour exẽ-