ple, en ce faict : y eut-il iamais Princeſſ e plus iniuſt ement
& tyranniquement retenue priſonniere,
plus ſeuerement traitee, plus ſouuent expoſee
au danger de mort qu’elle fut par ſa feue ſœur : cõbiẽ
qu’elle ne l’euſt iamais offenſee ? Si eſt ce que
iamais n’entreprins, ne conſpira contre elle : &
quand elle l’euſt entreprins, il eſt ſans doute quelle
euſt eſt é iuſt ement condamnee, combien qu’elle
euſt peu pretendre droict à la Couronne. Auſsi
Dieu a ouy ſa iuſt e plainte, & luy a fait iuſt ice de
ſa main.
Quand la royne d’Eſcoſſ e auroit eu ſeulemẽt
ce but de recouurer ſa liberté, & employer les
moyens tendans à s’eſchapper, elle ſeroit excuſable : mais
d’auoir voulu vſurper l’eſt at de la royne d’Angleterre
& attenter ſur ſa perſonne : c’eſt biẽ
indignement recognu, ce que la royne d’Angleterre
a fait en ſon endroict . Elle a eu puiſſ ance ſur la
royne d’Eſcoſſ e, ſur ſa vie, (il eſt certain) ſur ſon
eſt at. Les occaſions en ont eſt é ſi propres, ſi ſouuent
par tant de guerres ciuiles & partialitez qui
ſont en ce Royaume-là, qu’il n’y a homme qui par
diſcours humain ne le recognoiſſ e : ſi eſt -ce qu’elle
n’a voulu iamais attenter ſur ſa vie, ny la liurer
és mains de ceux qui la vouloyent faire iuger par
les eſt ats : encores moins faire entreprinſe ſur le
Royaume. Mais au contraire elle a taſché par
tous moyens à le pacifier & le conſeruer pour ſon
fils : toutefois à preſent elle luy rend tout le
contraire.
Ce que l’on peut alleguer pour attirer à clemence
la royne d’Angleterre à pardonner ce fait,