ment que d’eſt at, & regne temporel, mais elle
importoit changement de la Religion, en laquelle,
quand les Princes voudroyent quitter leur offenſe,
negliger le ſoin qu’ils doyuent du ſalut, &
repos des ſuiets que Dieu leur a baillé en protect ion,
encores ne peuuent-ils quitter l’offenſe,
qui tend à renuerſer le regne de Dieu, ſon honneur,
& gloire, & ſon vray ſeruice.
Il eſt certain, que ſi la conſpiration euſt ſorty
ſon effect , la Religion euſt changé en Angleterre :
l’intelligence du Pape, du roy d’Eſpagne, & du
duc d’Albe le deſcouurent aſſ ez.
Que la royne d’Angleterre donques ſe repreſente,
le iuſt e iugement que Dieu fit ſur Saul,
pour auoir ſauué la vie à Agag roy d’Amalec,
Roy qui auoit coniuré la ruine du peuple, & du
ſeruice de Dieu. Ceſt e clemence le fit reietter
de deuant la face de Dieu, rendit inutiles les prieres
de Samuel, iuſques là, que Dieu luy deffendit
de prier pour Saul : & fît que le Royaume fuſt
tranſporté de luy à ſon prochain, ainſi qu’en parle
l’Eſcriture.
Achab ayant donné la vie à Benadab, ennemy
& contempteur de la puiſſ ance de Dieu, fut condamné
par la ſentence de Dieu, prononcee de la
bouche du Prophete, qui luy dit que ſon ame ſeroit
pour la ſiene. Dieu a voulu que les hommes
fuſſ ent clemens & doux à pardonner leurs iniures,
& ſeueres à punir les ſienes.
Et ſi on regarde bien l’hiſt oire ſainct e, en laquelle
les iugemens de Dieu ſe cognoiſſ ent au
vray, & par certitude : (Car aux prophanes, ils ne