droict e, & ſincere. N’apporter haine, ny paſsions
à ce iugemẽt : ains cerchant la verité, deſirer puſt oſt
trouuer l’innocence, que la coulpe. La coulpe
eſt ant verifiee, auoir compaſsion du malheur
auquel le coulpable eſt cheu : Mais auoir vne balance,
& meſure iuſt e à ceſt e pitié, qui eſt , comme
la haine particuliere, ne doit iamais nuire au
public, aufsi la particuliere amitié, ou commiſeration,
ne doit iamais faire contrepoids, à la pitié
que le prince doit auoir, de la ruine publique, &
generale de ſon Royaume : & encores moins, au
zele qu’il doit à la conſeruation, & amplification
du regne de Dieu.
Le Prince qui refuſe la iuſt ice à vn ſien ſuiect ,
eſt coulpable deuant Dieu, à plus forte raiſon celuy
qui la refuſe à tous ſes ſuiets d’vn coup, & notamment
à ceux deſquels on ſcait que leur mort
eſt oit iuree par ceſt e conſpiration : leſquels (à ce
que i’ay entendu) ſont des plus illuſt res de ſon
Royaume. Et qui par les fideles ſeruices qu’ils
ont fait à la royne d’Angleterre, meritent qu’elle
leur oct roye, ce qu’elle doit au moindre de ſes ſuiets,
qui eſt la iuſt ice des machinations qu’on fait
contre leurs vies.
Il eſt certain qu’il n’y a fidele ſeruiteur de la
royne d’Angleterre qui n’aye fait, & deu faire tous
les offices qu’il a peu, de deſcouurir, accuſer, & cõdamner
(chacun ſelon ſa vocation & qualité) vne
ſi malheureuſe conſpiration, & qui par là ne ſoit
expoſé, à la haine de tous les conſpirateurs, & de
leurs complices : & plus ils y auront fait leur deuoir,
plus ils en ſeront hays de ceux qui ſont les