L’hi. Certes amy, ie te puis dire, que i’ay preſque
trauaillé en vain, & ie te diray en deux mots cõment
reſeruant toutefois à dire quelques particularitez
à l’Egliſe qui nous a enuoyé.
Tu dois ſcauoir amy, qu’au deſpartir d’auec
toy, i’ay tant fait par mes iournees, que ie me ſuis
rendu, par grace de Dieu, en la Cour de la pluſpart
des princes Proteſt ans, i’ay eſt é en celle de
l’Elect eur Palatin, du duc Auguſt e de Saxe, du
Marquis de Brandeboug, des Lantgraues de
Heſſ en, du duc de Vvitemberg, du Marquis de
Baden, (Ie te les nomme ainſi qu’ils me vienent
à la bouche, & non ſelon leurs degrez, ou l’ordre
de mon voyage) I’ay eſt é à la Cour du duc de
Pruſſ e, du duc de Melzelbourg, du duc Iules de
Brunzuich, du Prince d’An-halt, du duc de Lunebourg,
des ducs de Pomeranie, du comte de
Oldembourg, du comte de Hansbach , de l’Archeueſque
de Magdebourg, du Roy de Suedde.
du Roy de Dannemarc, des ducs de Olſt ian : &
finalement en la Cour des Comtes de Emden,
I’ay auſsi parlé aux Seigneurs du Conſeil des principales
republiques d’Allemagne, qui ont receu l’Euangile,
ie leur ay bien au long fait entendre,
à chacun en particulier, l’hiſt oire tragique du
Maſſ acre de Paris. I’en ay trouué aucuns d’entre
eux, qui eſt oyent deſia auertis, par des Eſt affiers
de Charles, qui, donnans leur ame au Diable,
pour l’amour de leurs maiſt res, auoyẽt voulu perſuader
à ces Princes, que l’agneau auoit troublé
l’eau au loup. Mais, pas vn d’eux n’auoit eſt é ſi
mal auiſé de le croire.