le ſien aux pieds : ie les ay laiſſ ez la : & ay paſſ é de
Emden en Angleterre, où i’ay trouué, les nouuelles
que i’allois annoncer de la verité des Maſſ acres,
eſpãdues au long, & au large par toute l’iſle :
les Eccleſiaſt iques, les Nobles , & le peuple,
tous eſchauffez à les vouloir venger, ne demandans,
que congé de la Royne, pour pouuoir gueer
leurs foſſ ez. I’ay trouué, en ſomme, les choſes ſi
bien diſpoſees, qu’il m’a ſemblé, de prime face,
qu’il ne ſeroit ia beſoin de leur faire plus grande
inſt ance, ny pourſuite de ſecours, que d’eux-meſmes
ſans eſt re preſſ ez d’auantage, ils s’y achemineroyent
aſſ ez.
Ce neantmoins i’ay fait la reuerence à la Royne,
& aux ſeigneurs de ſon Conſeil, ie leur ay fait
entendre l’occaſiõ de ma venue : & la charge que
l’Egliſe m’auoit donné : ie leur ay dit là deſſ us que
qui voit bruſler la maiſon de ſon voiſin, doit auoir
peur de la ſiene : que ces foſſ ez qui ſeparẽt la grãd
Bretagne du reſt e du mõde, ne ſont pas ſuffiſans
à empeſcher la flamme de la cruauté de la maiſon
de Valois, de voler ſur les Anglois. Qu’on a accouſt umé
de porter de l’eau, à la maiſon du voiſin
qui bruſle, encore que ce fut la maiſon de ſon
ennemy. Ie leur ay auſsi auãcé les meſmes authoritez
de l’Eſcriture, les exemples & raiſons, alleguees
aux princes Proteſt ans, ie leur ay remõſt ré
qu’il ny eſcheoit qu’à bailler congé à quelques
Myllords, qui s’offroyent d’aller à leurs deſpens,
à vn nombre de nobleſſ e, & de peuple volontaire,
pour voir bien toſt vengé, l’outrage fait à Dieu, &
à ſon Egliſe Françoiſe.