ne s’y fieront iamais : Qu’ils s’esbahiſſ ent comme
c’eſt que les defunct s, (deſquels la memoire leur
eſt honorable) apres auoir eſt é tant de fois trahis,
s’eſt oyent, encores à ceſt e fois, oſé fier aux
meſmes traiſt res. Qu’ils donnent par aduis aux
ſuruiuãs de nos freres, de ne iamais plus s’endormir
aux paroles de Charles, ny des ſiens, & ne iamais
plus mettre bas les armes (que Dieu, & vne
iuſt e, & legitime deffenſe leur ont mis en main.)
Que quant a eux, ils s’armeroyẽt volontiers pour
nous : mais leurs gens ne marchent pas ſans argẽt,
& nous n’auons pas les moyẽs d’en fournir : qu’ils
ſeroyent bien aiſes de trouuer de l’argent, pour
foire vne bonne leuee de Reyſt res : mais ils ne ſcauoyent
où en prendre, & leurs gens ſont mercenaires,
regardans moins à Dieu, qu’à l’argent, cõme
nous auons peu voir és troubles paſſ ez de la
France, où il y auoit des leurs aſſ ez, d’vne meſme
religion, ſeruans ſans aucune conſcience, ne honte
à deux maiſt res diuers, & contraires.
Pour le dire en vn mot, apres beaucoup de paroles,
ils m’ont traité, comme l’on traite communément
les poures, mendians l’aumoſne à la porte
des riches : Ie vois bien qu’il y a pitié en vous,
(ce leur dit-on) mais ie n’ay pas que vous donner.
Allez de par Dieu, Dieu vous ſoit en aide : Voila
comme ils m’ont renuoyé, à mon grand regret, à
baſt vuide. Voyant cela, apres les auoir menacez
derechef des iugemens de Dieu, qui ne peut longuement
ſouffrir vne telle laſcheté, en ceux qui ſe
renomment ſiens, qui ne peut ſouffrir, l’Empire
de ceux-là demourer debout, qui laiſſ ent fouler