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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/268

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D I A L O G V EI I.

tres gentils-hommes, & ſoldats Anglois, & François, dreſ‍ſa vne petite armee, d’enuiron cinquãte Nauires petits, & grans : entre leſquels, la Royne fournit vn ſien nauire, nommé la Prime-roſe, du port de quatre cens tonneaux : & euſ‍t baillé auſsi le nauire Biſcain de meſ‍ter Hacquin, n’euſ‍t eſ‍té que meſ‍ter Olſ‍tat, Vice-amiral Anglois, auoit enuiron ce temps-là, deſualizé ſur le nauire Biſcain, plus de vingt nauires François, & Vvallons, qui eſ‍toyẽt és haures, & en la coſ‍te d’Angleterre, armez, & preſ‍ts à accõpagner le cõte de Mõgomeri.

Le pol. Et cõment, bon Dieu ! Vn ſeul nauire, pouuoit-il bien deſualiſer vingt nauires armez ?

L’hiſ‍t. Fort aiſément, ainſi comme il les trouuoit dans les haures, où ils ne ſe doutoyent de rien, cõme n’eſ‍tans en rien coulpables, oyans que c’eſ‍toit par le commandement de l’Amiral d’Angleterre le myllord de Clynton, les poures gens n’oſoyent point reſiſ‍ter.

Le p. Voire, mais, quelle occaſiõ auoit le myllord de Clynton, de cõmander que l’on fiſ‍t vn tel vol ?

L’hi.Il n’ẽ auoit du tout point : mais voicy ſon pretexte. La Rovne d’Angleterre, ne ſe contentant point d’eſ‍tre liguee auec le plus meſchãt Tyrã de la terre, voulut auſsi eſ‍tre ſa cõmere, & preſenter au Bapteſme la fille de ce deſloyal : pource faire, elle luy enuoya en ambaſ‍ſade le myllord de Vvenceſ‍ter, pour faire l’office de la part de la Royne.

Le pol. Ie m’esbahys, cõment ceſ‍t que le myllord de Vvenceſ‍ter, ne ſupplia la Royne de l’excuſer, veu qu’il ne pouuoit honeſ‍temẽt & en bonne cõſcience,

ie ne dis pas preſenter l’engeãce du Tyrã,

ains