Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/276

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
70
D I A L O G V EI I.

en diſsipant les orgueilleux en la penſee de leur cœur. Il a mis bas les puiſ‍ſans de leurs ſieges, & a eſleué les petits, il a rẽply de biens ceux qui auoyent faim, & a enuoyé les riches vuides. Il a releué Iſrael ſon ſeruiteur, en ayant ſouuenance de ſa miſericorde. Tu cognoiſ‍tras cecy plus clerement, l’amy, quand ie te reciteray ce qui s’eſ‍t paſ‍ſé dedans, & deuant la Rochelle & Sancerre pendant que l’ennemy les tenoit aſsiegez, & que tu entendras la deliurance miraculeuſe que le Seigneur a fait de ces deux villes & de nos freres qui eſ‍toyẽt dans Sancerre. Mais ie te prie pourſuy, & te deſpeche de peur que quelcun ſuruenant, n’interrõpe nos ſainc‍ts deuis.

L’hi. I'en ſuis cõtẽt : i'auray fait en deux mots. Ainfi dõc, quãd ie vey ceſ‍te petite armee qui auoit eſ‍té dreſ‍ſee, cõme tu as peu cõprendre, auec tãt de difficultez, que le Tyrã meſme auoit eſ‍ſayé de rõpre auparauãt, ayãt enuoyé à ceſ‍t effet par diuers iours ẽ Angleterre la Mauuiſsiere, Chaſ‍teauneuf de Bretagne, & Sainc‍t Iean frere du cõte de Montgomery, pour le deſ‍tourner, mais en vain : voyant (dis-ie) ceſ‍te partie la rõpue de tout poĩt, ſans eſperãce d’aucune reſ‍ſource, & quoy que ie m’eſ‍ſayaſ‍ſe de la faire renouer, & de perſuader à la Royne, d’enuoyer des forces au double, luy remõſ‍trant qu’autãt valoit, cõme diſoit l’autre, bien batu, que mal batu : & que touſiours l’Anglois auoit meilleur marché du Traiſ‍tre, l’allant cercher ſur ſes terres auec l’aide des offenſez, que de l’attendre ſur les ſienes apres la desfaite des bons. Qu’il eſ‍toit

à craindre que l’Anglois, qui n’auoit bõne-

ment