en diſsipant les orgueilleux en la penſee de leur
cœur. Il a mis bas les puiſſ ans de leurs ſieges, & a
eſleué les petits, il a rẽply de biens ceux qui auoyent
faim, & a enuoyé les riches vuides. Il a releué
Iſrael ſon ſeruiteur, en ayant ſouuenance de ſa miſericorde.
Tu cognoiſt ras cecy plus clerement,
l’amy, quand ie te reciteray ce qui s’eſt paſſ é dedans,
& deuant la Rochelle & Sancerre pendant
que l’ennemy les tenoit aſsiegez, & que tu entendras
la deliurance miraculeuſe que le Seigneur a
fait de ces deux villes & de nos freres qui eſt oyẽt
dans Sancerre. Mais ie te prie pourſuy, & te deſpeche
de peur que quelcun ſuruenant, n’interrõpe
nos ſainct s deuis.
L’hi. I'en ſuis cõtẽt : i'auray fait en deux mots.
Ainfi dõc, quãd ie vey ceſt e petite armee qui auoit eſt é
dreſſ ee, cõme tu as peu cõprendre, auec tãt de
difficultez, que le Tyrã meſme auoit eſſ ayé de rõpre
auparauãt, ayãt enuoyé à ceſt effet par diuers
iours ẽ Angleterre la Mauuiſsiere, Chaſt eauneuf
de Bretagne, & Sainct Iean frere du cõte de Montgomery,
pour le deſt ourner, mais en vain : voyant
(dis-ie) ceſt e partie la rõpue de tout poĩt, ſans eſperãce
d’aucune reſſ ource, & quoy que ie m’eſſ ayaſſ e
de la faire renouer, & de perſuader à la Royne,
d’enuoyer des forces au double, luy remõſt rant
qu’autãt valoit, cõme diſoit l’autre, bien batu, que
mal batu : & que touſiours l’Anglois auoit meilleur
marché du Traiſt re, l’allant cercher ſur ſes
terres auec l’aide des offenſez, que de l’attendre
ſur les ſienes apres la desfaite des bons. Qu’il eſt oit
à craindre que l’Anglois, qui n’auoit bõne-