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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/279

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D I A L O G V EI I.


L’hi.Ils n’ont pas creu touſiours ce qu’ils ont dit : mais il falloit pour cacher leur folie, la couurir de quelque manteau : partant prenoyent-ils ce pretexte, comme le plus ſpecieux. Mais à dire vray la plus part ny alloit que pour deſrober, l’autre pour viure ſimplement, l’autre pour diſsiper l’Egliſe : leurs Chefs cerchoyent de s’agrandir, & d’apprẽdre en ſi bonne eſcole toute ſorte de corruption, & le moyen de tout vouloir & de pouuoir tout ce qu’on veut : à fin qu’vn iour ſuyuant l’exemple de leur beau compere Boucher par ſon moyen & ſa faueur, qu’ils s’aſ‍ſeurent d’auoir propice, ils puiſ‍ſent auſsi à leur tour gouſ‍ter que c’eſ‍t de commãder abſolument, & à baguette par deſ‍ſus tous leurs Citoyens.
Ces ſeules raiſons & non autres les ont fait marcher à ce coup, auſsi bien comme és autres fois.

Le pol. Qui a manié leur leuee ? Car Belieure ny eſ‍toit plus : & ils croyent ce bõ Apoſ‍tre, plus que nul de leur Kalendier.

L’hi. Ce Belieure, duquel tu parles, ny eſ‍toit plus vrayement : mais il auoit fait eſ‍tablir ſon aiſné frere en ſa charge, & luy meſmes y vint à point, ſecõdé d’vn bon coſ‍tiller meſsire Pierre Carpentier, (tu cognois l’homme) & aſsiſ‍té d’vn bon preudhomme le vieux ſecretaire Poulier.

Le pol. O Seigneur qu’eſ‍t-ce que i’oys dire de mõ ancien amy Poulier ! Que ie regrette ce bon homme !

L’hi. Auſsi eſ‍t-il à regreter. Car des autres paſ‍ſe

ſans flux. Carpentier a touſiours eſ‍té vn maiſtre

c.v.