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D I A L O G V EI I.

d’vn cruel tyran & perfide : eux grans amis de liberté : eux reputez entre les hommes pour gens qui gardent leurs promeſ‍ſes , & qui deuſ‍ſent par conſequent hayr le Tyran qui les rompt au detrimẽt de tout vn peuple, ie dis peuple leur allié : c’eſ‍t vn dãgereux paradoxe que l’opiniõ de ces gens-là.

L’hi. La faim de l’or inſatiable conduit les gens tout à ſon gré.

Le pol. L’odeur du profit (diſoit l’autre) eſ‍t ſouefue, d’où ſoit qu’elle ſorte. Mais on n’ouyt iamais parler d’vn tel profit ſi execrable, qu’vn homme prene de l’argent d’vn ſien voiſin confederé pour l’aller tuer quand & quand, pour le piller & le deſ‍truire.
Ils ont beau dire, c’eſ‍t du Roy de qui nous receuons la ſolde. Car leurs penſions en temps de paix, & leurs gages en temps de guerre, ne ſont tirez aucunement que du labeur du poure peuple, eſclaue de ce Roy tyran. Auſsi ne ſont-ils alliez au Tyran, tant qu’au Royaume, qu’ils vont tous les iours depredant : mais qui les a enſorcelez encore à ce dernier voyage ? veu qu’il n’y auoit pas vn viuant de ceux qu’ils s’eſ‍toyent fait à croire qui abbayoyent au parauant à la (Côrôna) qu’ils appellent : ils ne pourront à leur retour, ſi quelqu’vn d’entre eux eſchappe, ſe vanter comme aux autres fois, d’auoir ſeuls gardé la Corona, Que lo Rey lor é byn tenu, que ſen celou Monſiou l’Animal & Dendelou ly hoſ‍ſon ota la Corona de deſ‍ſu la teta : puis qu’on ne cerche encore à ceſ‍te fois que d’eſchapper

& ſe garder de la fureur des mains meurtrieres.

L’hi.