d’vn cruel tyran & perfide : eux grans amis de liberté :
eux reputez entre les hommes pour gens
qui gardent leurs promeſſ es , & qui deuſſ ent par
conſequent hayr le Tyran qui les rompt au detrimẽt
de tout vn peuple, ie dis peuple leur allié : c’eſt
vn dãgereux paradoxe que l’opiniõ de ces gens-là.
L’hi. La faim de l’or inſatiable conduit les gens
tout à ſon gré.
Le pol. L’odeur du profit (diſoit l’autre) eſt ſouefue,
d’où ſoit qu’elle ſorte. Mais on n’ouyt iamais
parler d’vn tel profit ſi execrable, qu’vn homme
prene de l’argent d’vn ſien voiſin confederé pour
l’aller tuer quand & quand, pour le piller & le deſt ruire.
Ils ont beau dire, c’eſt du Roy de qui nous receuons
la ſolde. Car leurs penſions en temps de
paix, & leurs gages en temps de guerre, ne ſont tirez
aucunement que du labeur du poure peuple,
eſclaue de ce Roy tyran. Auſsi ne ſont-ils alliez
au Tyran, tant qu’au Royaume, qu’ils vont tous
les iours depredant : mais qui les a enſorcelez encore
à ce dernier voyage ? veu qu’il n’y auoit pas
vn viuant de ceux qu’ils s’eſt oyent fait à croire qui
abbayoyent au parauant à la (Côrôna) qu’ils appellent :
ils ne pourront à leur retour, ſi quelqu’vn
d’entre eux eſchappe, ſe vanter comme aux autres
fois, d’auoir ſeuls gardé la Corona, Que lo Rey
lor é byn tenu, que ſen celou Monſiou l’Animal &
Dendelou ly hoſſ on ota la Corona de deſſ u la teta :
puis qu’on ne cerche encore à ceſt e fois que d’eſchapper
& ſe garder de la fureur des mains meurtrieres.