point me deſcouurir ny faire ſemblãt de mõſt rer
quel des partis ie maintenois. Cependant i’allois
pourſuyuant mon chemin, n’ayant eu preſque iamais
faute d’vn entretien de meſme eſt offe ſelon
les gens que ie rencontrois : Dieu voulut qu’vn
iour ie trouuay par les chemins deux gentils-hõmes
de la Religion, qui s’eſt oyent depuis les maſſacre
reuoltez de peur de la mort, bien montez &
armez de meſmes qui s’en alloyent tout droit au
camp aſſ emblé deuant la Rochelle : non pas, ce
diſoyent-ils, afin de faire mal aux aſsiegez : que
pluſt oſt ils mourroyent mille morts que le penſer :
ains ſeulement pour empeſcher qu’on ne confiſcaſt
tous leurs fiefs & qu’on les rendiſt roturiers,
ſuyuãt le ban qui en eſt oit fait & publié par
toute la France contre ceux qui refuſeroyent de
ſe trouver en celle armee : & auſsi pour plus ſeurement
garantir, eux & leurs familles en monſt rant
l’atteſt ation de leur ſeruice.
Ces poures gens à demy morts de la faſcherie
qu’ils auoyent d’auoir offenſé Dieu contre leur
conſcience portoyent vn incredible regret des
cruautez exercees ſur nos freres, des trahiſons,
deſloyautez & autres confuſions qu’on voyoit
emmy le Royaume. Et en ſouſpirant maintefois
monſt royent de porter vne enuie de recouurer
leur liberté, comme qu’il fuſt , fuſt ce au prix de
leur vie, ſi l’occaſion ſi preſentoit.
Ceux-là m’aſſ eurerẽt que Sancerre, où i’auois
enuie d’aller tout premierement eſt oit de bien
pres aſsiegee, & la Rochelle tout de meſmes, qu’il
n’y auoit moyen d’y entrer ou de ſe gliſſ er dans le