deux Princes, à qui contraindra ſon ennemy vaincu,
deſnué de ſes armes, hors de tout eſpoir, de
requerir la paix. Car on combat à qui ſera le plus
fort, & le plus puiſſ ant : mais quand entre le Pere
& les enfans pour la meſchanceté du pere on
en vient là, l’honneur du pere eſt acheué de perdre,
s’il s’eſſ aye de les vouloir forcer, de leur faire
rendre les armes le pied ſur la gorge, de les mener
en triomphe liez au derriere de ſon chariot.
Celuy eſt (dis ie) vn trop lourd deshonneur de le
faire : c’eſt ſe rendre ignominieux ſoy-meſme, &
pourchaſſ er ſa honte à ſes deſpens.
Son honneur eſt de ſe montrer benin, & doux,
enclin à pitié, recercher tous moyens de les regagner,
& les retirer du deſeſpoir où il les a mis. Et
le Prince qui ne ſuit ceſt e voye, ſous vn faux pretexte
de conſeruer ſa reputation, la pert en ce
point, & acquiert celle d’vn tyran inhumain. Pour
ce auſsi qu’on penſe que ſes ſuiets vienent en cõpetence auec
luy, & qu’il veut monſt rer qu’il eſt
plus fort qu’eux : comme ainſi ſoit qu’il deut mõſt rer
(s’il luy eſt oit poſsible) qu’il eſt meilleur
Prince, qu’ils ne ſont ſuiets : & plus benin, & clement,
qu’ils ne ſont obeiſſ ans.
Les bons Princes, ſont eſt imez eſt re l’image
de Dieu en terre. Dieu auquel les hommes ſont
plus tenus qu’aux Rois, & Prĩces, veut auoir ceſt
honneur de nous aimer premier que nous luy : &
ne le pouuons aimer, que premier il ne nous aye
aimez. Il ne ſe courrouce iamais iniuſt ement, cõme
les hõmes à toutes heures : & toutefois il ceſſe
pluſt oſt de nous hair, que nous luy : & deſpouil-
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Apparence
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D I A L O G V EI I.