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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/314

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D I A L O G V EI I.

bon viſage ? de leur parler doucement d’vne paix ? de leur monſ‍trer la main ? Mais quand ils la voyent armee d’vn glaiue tout ſanglant : quand ils le voyent enuironné de ceux qui les ont tuez, & de leurs plus grands ennemis : mais quand ils ſcauẽt que luy-meſme a commandé tout ce forfait : a auoué tous les maſ‍ſacres, & proietté les trahiſons, Eſ‍t-il poſsible qu’ils le puiſ‍ſent reputer aucunement Pere ? Et quand bien ils ſeroyent ſi fols, pourront-ils bien hauſ‍ſer leurs yeux, pour luy cõtempler le viſage, ou prendre garde à ce qu’il dit ? Que fera donc vn Pſeudo-pere pour oſ‍ter ceux de deſeſpoir qu’il deuſ‍t traiter ainſi qu’enfans, & pour les garder s’il pourſuit de ſe precipiter tout outre ? Il iettera pour le moins ſon eſpee, il laiſſera toutes ſes armes bas. II fera retirer ceux deſquels ils ſe mesfient. Il caſ‍ſera ſes ſatellites. Il chaſ‍tiera tous ſes bourreaux, condamnera tous ſes forfaits. Lors s’approchant de ſes enfans, les conſolera de paroles : les deſchargera de toute crainte, & leur tendra ſa main plus douce : alors il ne faut parauenture point douter, qu’ils ne s’attendriſ‍ſent, qu’ils ne fondent en larmes, & ne ſe iettent comme à ſes pieds s’ils ſont vne fois aſ‍ſeurez que ces façons luy procedent du cœur.
Que ſi l’on dit qu’il y va de la reputation d’vn Roy de faire le ſemblable, ie dy donc qu’il n’eſ‍t pas honorable à ce Roy-là de porter titre de Pere de ſon peuple, veu que les titres ſe donnent pour l’effec‍t, & c’eſ‍t effec‍t conuient à ce nom-là.
Entre deux combatans en vn duel, il y a de l’hõneur

à qui fait quitter les armes à ſa partie. Entre

deux