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niel auoit donné en nos affaires par vn petit dialogue qui a couru imprimé, contenant vn deuis paſ‍ſé d’ẽtre l’Egliſe, Alithie, & nous autres : qu’ils eſ‍toyent bien aiſes de l’auoir veu, & d’eſ‍tre auertis par le menu des ac‍tions de nos ennemis : qu’ils voudroyent bien que les tyrans euſ‍ſent auſsi veu ce Dialogue : afin que cognoiſ‍ſans en telle peinture muette leurs vilanies, ordures, trahiſons, & cruautez, que la peinture viue du ſang innocent, qui crie vengeance, va tous les iours ramenteuãt, deuant le jugement de Dieu, & l’humanité des hommes, ils apprinſent : comme Iudas, eſ‍tans conuaincus en eux-meſmes de l’auoir fort bien merité, d’eſpargner la peine au bourreau, s’eſ‍tranglãs tous à la bonne heure. Que puis que ces perfides n’ont pas eu honte de commettre telles infametez, qu’on ne doit point craĩdre de les publier par tout l’vniuers : & cõme ils ont noircy leurs ames de crimes ſi execrables, qu’on ne doit point faire difficulté de noircir leurs renommees par la legẽde de leurs vies : & quant au reſ‍te, il y a certains Catholiques, & autres François, qui ayans horreur de la confuſion que ces maſ‍tins Florentins, leurs enfans & ſuppoſ‍ts ont introduit en France : vont ramaſ‍ſant au vray en tous lieux & places le ſurplus de leurs faits & geſ‍tes qu’ils mettront en lumiere au premier iour, auec la legende ſecrete des honneſ‍tetez de la cour, & feront auſsi toucher au doigt à toute la Nobleſ‍ſe & peuple François endormy d’vn trop profond ſomne les indignitez, extorſions & pilleries inſupportables que le

tyran & ſes ſatellites, hors de la Religion (de la-

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