Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/320

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
D I A L O G V EI I.

quelle ils n’ont cure) ſeulement en ce qui touche la police, eſ‍tat & gouuernement du Royaume, exercent iournellement ſur les biens, vie & honneur des poures François. S’aſ‍ſeurans que ce ſera vn bon moyẽ pour faire qu’il s’en trouue quelques vns d’entre vn ſi grand & comme infini nombre d’eſclaues & forçats, qui ſeront contraints de honte, ou de regret pluſ‍toſ‍t au prix de leurs vies de recouurer leur liberté auec celle de leur patrie.
L’hiſ‍t. Telles gens meriteront bien, ſi Dieu veut qu’aucuns il s’en trouue, qu’on leur dreſ‍ſe des ſ‍tatues, ainſi qu’à des liberateurs & peres de toute la France. Et ne doute pas ſi cela auient (comme il eſ‍t treſneceſ‍ſaire) que tout le Royaume ne repoſe, quiconque ſoit que l’on eſliſe pour s’aſ‍ſeoir au throne vacant. Iamais le fils de ce iuge inique, que Cambyſes fit eſcorcher pour orner le ſiege iudicial de ſa peau à cauſe des torts & iniuſ‍tices qu’il faiſoit au peuple de Perſe, ne fut plus homme de bien eſ‍tant aſsis ſur la peau de ſon pere, que ſeroit celuy qui ſuccederoit au tyran, quand bien ſeroit vn de ſes freres : conſiderant la malheureuſe fin où la tyrannie conduit ceux qui l’exercent. Mais ie te prie comme s’eſ‍t fait cela, que l’on ait imprimé nos deuis que nous euſmes auec Alithie ? Et qui eſ‍t ce qui les peut auoir redigez ſi toſ‍t par eſcrit ?
Le pol. Ie ne te le ſcaurois dire, ſi d’auenture ce n’eſ‍t Euſebe Philadelphe qui fut preſent à nos diſcours. Mais tant y a qu’ils ſont imprimez, encore m’a on fait entendre qu’vn Catholique en a

eſ‍té Imprimeur : & qu’il en a vendu luy meſmes à

beau-