article de Daniel touchant la douceur, de laquelle
il veut qu’on vſe enuers les Catholiques paiſibles :
Cela eſt bien tout arreſt é qu’il ne leur ſera
fait aucun outrage ne force en leur conſcience,
honneur, vie & biens : ains ſeront conſeruez en
paix & amitié comme bons compatriotes & freres
bien aimez.
Sachans bien le regret que portent telles gens
des extorſions & cruautez, dont on vſe en noſt re
endroit, & l’enuie qu’ils ont de voir la tyrannie
bas, & les anciẽs ordres de la France remis au deſſus.
A cauſe dequoy tant s’en faut qu’on les vueille
ſurcharger, qu’au contraire on les eſpargnera,
autant qu’il ſera poſsible aux contributiõs qu’on
ſera contraint de faire pour noſt re conſeruation,
chargeans pluſt oſt les noſt res que ceux-là.
Quant aux Eueſques, preſt res, moynes, & autres
gens de l’Egliſe papale, qui ne porterõt point
les armes & qui ſeront contens de viure parmi
nous ſans rien attenter, & ſans eſmouuoir ou ſeduire
le peuple qu’ils auoyent deceu, ie ſcay auſsi
qu’on leur donra moyen de viure honneſt ement,
& le mieux qu’il ſera poſsible. Le ſurplus de leur
reuenu ſera pour deſcharger le peuple.
L’hi. Ce ſera vn ordre parfait, s’ils pratiquẽt tous
ces articles.
Le pol. Ne doute pas qu’ils ne le facent, ſi Dieu
leur preſt e ſa faueur. Mais pour te dire le ſurplus
que i’ay apprins en mon voyage : apres la reſolution
prinſe en ce Conſeil, ſur beaucoup d’autres
choſes neceſſ aires pendant que i’eſt ois de ſeiour
à Niſmes, mal diſpoſé à voyager, nous receuions