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D I A L O G V EI I.

Le pol. II eſ‍t mort en ce ſiege là, & auec luy durãt le ſiege plus de cinq ou ſix mille perſonnes des ennemis y ont eſ‍té tuez : ie te conteroye bien tout au long le commencement, le milieu & la fin de ce ſiege : mais ie ſerois trop prolixe, i’interromprois mon propos & auſsi tu le pourras voir tout à loiſir auec le diſcours du ſiege de la RochelIe & de Sancerre : tout cela eſ‍t imprimé, & ie le porte auec moy, ie te le monſ‍treray demain ſi tu as loiſir de le voir.
L'hi. Ie t’en prie beau Sire : mais retourne ſur ton diſcours.
Le pol. Comme ie te diſois, ceſ‍te derniere reſolution des noſ‍tres de pratiquer toute extremité de rigueur contre nos ennemis, auec ce qu’on les a deſia bien frottez Dieu mercy par tout où ils ſõt venus, refrenera vn peu leur rage, & refroidira leur cholere. D’autre part elle enflambera le cœur des noſ‍tres, qui combattans pour la neceſsité & deffenſe d’vne bonne cauſe ſembleront des demi Ceſars eſ‍tans reſolus de bien obeir à leurs chefs, de porter patiemment les trauaux de la guerre, & de vaincre ou de mourir, ſi l’on vient aux mains & au combat, pluſ‍toſ‍t que de jamais ſe rendre.
L’hi. Il n’y a rien qui face mieux vaincre, qu’vne ſainc‍te obſ‍tination en vn combat ou en bataille, ſuppoſé que tout ſoit rengé, & que le fondement ſoit bon : il me ſemble que dix des noſ‍tres en deuroyent combatre cinq cens de tels volleurs, de tels brigands, comme ſont tous ces ſatellites.
Le pol. Cela eſ‍t ſans doute : auſsi pour dire la verité

ils les ont tresbien eſ‍trillez. Or quant au 33

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