Le pol. II eſt mort en ce ſiege là, & auec luy durãt
le ſiege plus de cinq ou ſix mille perſonnes des ennemis
y ont eſt é tuez : ie te conteroye bien tout
au long le commencement, le milieu & la fin de
ce ſiege : mais ie ſerois trop prolixe, i’interromprois
mon propos & auſsi tu le pourras voir tout
à loiſir auec le diſcours du ſiege de la RochelIe &
de Sancerre : tout cela eſt imprimé, & ie le porte
auec moy, ie te le monſt reray demain ſi tu as loiſir
de le voir.
L'hi. Ie t’en prie beau Sire : mais retourne ſur ton
diſcours.
Le pol. Comme ie te diſois, ceſt e derniere reſolution
des noſt res de pratiquer toute extremité de
rigueur contre nos ennemis, auec ce qu’on les a
deſia bien frottez Dieu mercy par tout où ils ſõt
venus, refrenera vn peu leur rage, & refroidira leur
cholere. D’autre part elle enflambera le cœur
des noſt res, qui combattans pour la neceſsité &
deffenſe d’vne bonne cauſe ſembleront des demi
Ceſars eſt ans reſolus de bien obeir à leurs chefs,
de porter patiemment les trauaux de la guerre, &
de vaincre ou de mourir, ſi l’on vient aux mains
& au combat, pluſt oſt que de jamais ſe rendre.
L’hi. Il n’y a rien qui face mieux vaincre, qu’vne
ſainct e obſt ination en vn combat ou en bataille,
ſuppoſé que tout ſoit rengé, & que le fondement
ſoit bon : il me ſemble que dix des noſt res en deuroyent
combatre cinq cens de tels volleurs, de
tels brigands, comme ſont tous ces ſatellites.
Le pol. Cela eſt ſans doute : auſsi pour dire la verité
ils les ont tresbien eſt rillez. Or quant au 33