Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/347

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
D I A L O G V EI I.

plaindre & lamenter.
Mais reuenant à parler du noſ‍tre : Par ceſ‍t edic‍t meſmes il ordonne qu’il ne ſera loiſible ne permis à ſes procureurs generaux, ny autres perſonnes publiques ou priuees en quelque temps, ny pour quelque occaſion que ce ſoit faire mention, proces ou pourſuite des choſes auenues depuis le mois d’Aouſ‍t en ça en aucune cour ou iuriſdic‍tion.
L’hi. Cecy eſ‍t encores pire que les mots precedẽts n’eſ‍toyent. Car en deffendant à ſes procureurs generaux de n’en faire aucune pourſuite : c’eſ‍t tout autant que s’il diſoit : la coniuration que ie mis à ſus à l’Amiral & aux autres Huguenots pour auoir quelque couleur en mes cruautez, quoy quelle ſoit fauſ‍ſement excogitee par moy & mes ſpeciaux Conſeillers, & qu’elle n’ait apparence quelconque de verité ny meſme aucune veriſimilitude, eſ‍t toutefois tellement vraye, que ie veux qu’õ le penſe ainſi. Et partant mes procureurs vous en pourroyent vn iour tirer en cauſe deuant mes parlemẽs & autres iuges & officiers. Mais ie ne veux pas qu’ils le facent, pourueu que vous auſsi ne vous plaigniez nullement de ce qui vous a eſ‍té fait ny en faciez aucune pourſuite en aucune cour ou iuriſdic‍tion. Le tyran ſera toujours en liberté de nous en ietter le chat aux iambes quand il voudra & quand il nous tiẽdra en puiſ‍ſance. Mais quant à nous il ne veut pas que durant ſa meſchãte vie, ny apres ſa vilaine mort, ſi Dieu nous en donne quelqu’autre qui nous vueille faire raiſon, que nous en facions la pourſuitte deuant la iuriſ-