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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/348

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D I A L O G V EI I.

diction des hommes, ny deuant celle de Dieu. Il faut bien dire que ce tyrã a excedé du tout les bornes de toute impieté & iniuſ‍tice. Pour l’honneur de Dieu, fay moy ce plaiſir que nous ne parlions plus des edits de ce bourreau, de ce ſauuage : ſi nõ que de bonheur il s’auiſaſ‍t d’en faire vn qui commandaſ‍t de l’eſ‍trangler auec la truye & les cochons, tous ſes ſuppoſ‍ts & conſeillers. En ce cas ie ſerois d’auis qu’on vſaſ‍t vers eux de douceur, ne permettant pas qu’ils tombaſ‍ſent en la miſere de Neron, qui ne trouua lors qu’il ſe vit reduit en extreme deſ‍treſ‍ſe, vn ſeul amy ny ennemy, qui luy vouluſ‍t faire ce plaiſir de le deſpecher & tuer. Ie ſerois, dis-ie, bien d’auis qu’on ne les fit gueres languir, de peur qu’ils ne ſe retrac‍taſ‍ſent, quãd ils verroyẽt l’ẽfer ouuert & tout preſ‍t à les receuoir.
Le pol. Ie ſerois biẽ de meſme auis. Et croy qu’auſſi tous les bons Catholiques en deſireroyẽt tout autãt pour ſe voir par là deſpeſ‍trez du ioug de ce mãge-ſuiet. Mais cependãt tu me ſemble trop difficile à ne vouloir point que ie parle de ceſ‍t edit tãt ſignalé : ie dis ſignalé notãment, cauſant la paix ou le relaſche que nos freres en ont ſenti lors : alors que pas vn de nous ne s’y oſoit ny s’y pouuoit attendre : tu és bien vn merueilleux homme à ne conſiderer pas cela.
L’hi. Ie le conſidere bien, & ren graces à Dieu de bon cœur pour la deliurãce miraculeuſe des poures aſ‍ſiegez. Mais ie ſuis tant ſaoul d’ouir parler de ces edits, i’en ay les oreilles tãt battues, qu’auſſitoſ‍t que i’en entends vn mot, peu s’en faut que

ie ne rende ma gorge, & ſur tout s’il y a quelque

choſe,