diction des hommes, ny deuant celle de Dieu. Il
faut bien dire que ce tyrã a excedé du tout les bornes
de toute impieté & iniuſt ice. Pour l’honneur
de Dieu, fay moy ce plaiſir que nous ne parlions
plus des edits de ce bourreau, de ce ſauuage : ſi nõ
que de bonheur il s’auiſaſt d’en faire vn qui commandaſt
de l’eſt rangler auec la truye & les cochons,
tous ſes ſuppoſt s & conſeillers. En ce cas
ie ſerois d’auis qu’on vſaſt vers eux de douceur,
ne permettant pas qu’ils tombaſſ ent en la miſere
de Neron, qui ne trouua lors qu’il ſe vit reduit
en extreme deſt reſſ e, vn ſeul amy ny ennemy, qui
luy vouluſt faire ce plaiſir de le deſpecher & tuer.
Ie ſerois, dis-ie, bien d’auis qu’on ne les fit gueres
languir, de peur qu’ils ne ſe retract aſſ ent, quãd ils
verroyẽt l’ẽfer ouuert & tout preſt à les receuoir.
Le pol. Ie ſerois biẽ de meſme auis. Et croy qu’auſſi
tous les bons Catholiques en deſireroyẽt tout
autãt pour ſe voir par là deſpeſt rez du ioug de ce
mãge-ſuiet. Mais cependãt tu me ſemble trop difficile
à ne vouloir point que ie parle de ceſt edit
tãt ſignalé : ie dis ſignalé notãment, cauſant la paix
ou le relaſche que nos freres en ont ſenti lors : alors
que pas vn de nous ne s’y oſoit ny s’y pouuoit
attendre : tu és bien vn merueilleux homme à ne
conſiderer pas cela.
L’hi. Ie le conſidere bien, & ren graces à Dieu de
bon cœur pour la deliurãce miraculeuſe des poures
aſſ iegez. Mais ie ſuis tant ſaoul d’ouir parler
de ces edits, i’en ay les oreilles tãt battues, qu’auſſitoſt
que i’en entends vn mot, peu s’en faut que
ie ne rende ma gorge, & ſur tout s’il y a quelque