trepriſe, n’eſtſtoit que ie m’aſſſſeure, que monſei-
gneur le Reuerendißime voſtſtre Oncle, vous les
ſcaura trop mieux tracer au vif, & außi, que
i’eſpſpere auoir bien toſtſt l’honneur de vous pou-
uoir aller baiſer les mains, & de vous dire a bou
che, ce que le papier ne peut que mal ſeurement
porter. Cependant, ie vous ſupplie treshumble
ment de vous reſoudre, a vn actcte ſi genereux,
& magnanime, & de vous y diſpoſer au plus
toſtſt qu’il ſera poßible. Si vous ne le faictctes bien
toſtſt, croyez, monſeigneur, ie me doute, que vous
n’y viendrez que trop tard : les Nobles, auecques
le Peuple, pourront bien vouloir recouurer par
eux meſmes, leur liberté perdue, & ſecouant le
ioug de Tyrannie, eſlire vn Roy ſubiet aux loix,
cõme iadis firent les noſtſtres, tout ainſi que font
les Polaques. Ce ſeroit alors à briguer ce que
l’occaſion preſente (ſi vous la ſcauez empoigner)
vous met cõme deſſus la teſte. Souuiene vous
qu'elle eſtſt chauue derriere : A tant ie ſupplieray
Dieu,
Monfeigneur, qu’il luy plaiſe vous toucher
le cœur de ſorte, qu’en ſuyuant mon auis, & con
ſeil, vous ayez à bon eſcient pitié, & compaßion
de voſtſtre Patrie, que les Tyrans, les femmes, les
Italiens, les gabelliers, les Ruffffiens, & maque-
reaux, vont rongeant iuſques aux os : & qu’il
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