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D I A L O G V EI I.

Le Pol. Au reſ‍te la Rochelle, Niſmes & Montauan iouirõt, ce dit ceſ‍t edit de leurs priuileges anciens, & modernes droits de Iuriſdic‍tion & autres eſquels ils ſeront maintenus & conſeruez ſans auoir aucune garniſon, en baillant durant deux ans quatre des principaux bourgeois de chacune deſdic‍tes villes, qui ſeront choiſis par le tyran entre ceux qu’ils nommeront & changez de trois en trois mois pour demonſ‍tration & ſeureté de leur obeiſ‍ſance.
L’hi. Ce terme de deux ans m’eſ‍t fort ſuſpec‍t, quand ie me ſouuiens des deux ans de l’autre edic‍t irreuocable. Et ces bourgeois qu’on baillera ne ſeront pas à leur retour ſi aſ‍ſeurez qu’au parauant. Et aſ‍ſeure toy qu’il n’a voulu qu’on fiſ‍t ce changement de trois en trois mois, que pour auoir meilleur moyen de corrompre tant plus de gens : afin de ſurprendre ces villes. Au demeurant ie t’accorde qu’elles iouyront de leurs priuileges, ſi elles pratiquent les articles de Daniel, la reſolution de ceux du Dauphiné, & celle que tu m’as dic‍te de nos frères de Niſmes, autrement ie ny voy point d’ordre, quelque edic‍t que le tyran face.
Le pol. Auſsi ne s’y fient-ils pas, & ſcauent fort bien dés ceſ‍te heure à quoy ils ſe doyuent tenir. Mais tant y a que la Rochelle en ſent quelque ſoulagemẽt, non par la vertu de l’edit, ains par la vertu de la force ou pluſ‍toſ‍t par grâce de Dieu, qui a fait retirer l’armee & le camp de nos ennemis.
Quant à ceux de Montauban & Niſmes & toutes

les Egliſes de la Guienne, Languedoc, Viua-

rez,