choſe bõne pour nous en ſon edit, & qu’il l’appelle
irreuocable. Car en ce cas touſiours il nous
faut croire qu’il en fera cõme de ceſt uy-là de l’an
1570 au mois d’Aouſt , qui n’a ſerui à autre choſe
qu’à nous attraper & nous perdre, quelque irrevocable
qu’il fut. Et ſe faut touſiours ſouuenir de
ce dont on auertit le deffunct Amiral. Que le tyran
ne permettra iamais que ſes ſuiets, qui ſe ſerõt
vne fois eleuez en armes pour quelque occaſion
iuſt e ou iniuſt e que ce ſoit, iouyſſ ent de la faueur
& benefice des loix : A plus forte raiſon me
dois-ie faſcher de ce vilain edit des ſõ entree ſi effronté
& inique.Le pol. Toutefois ſi en diray-ie
encores deux ou trois traits ſous ton congé.
L’hi. Tu le peux faire : mais ie m’aſſ eure que s’il falloit
eſplucher le ſens caché & les myſt eres contenus
dedans les articles de tels edits irreuocables,
que ce ne ſeroit iamais fait. Et l’heure me ſemble
fort tarde, il eſt temps de penſer ailleurs.
Le pol. I’auray fait en deux mots. C’eſt qu’il ordõne
que la Rochelle, Niſmes, & Montaubã, & les
gentilshõmes & autres qui iuſqu’alors ſe ſont cõſeruez
en la Religiõ pourront iouyr de l’exercice
d’icelle. Et ceux qui pour crainte de mort ou autre
infirmité ont eſt é cõtraints de faire promeſſ es
& obligatiõs, & bailler cautiõs pour chãger de
religiõ ſõt deliurez de telles promeſſ es & cautiõs.
L’hi. Les premiers, quoy qu'il leur promette n'aurõt
pas ſeulemẽt la vie, s'ils s’arreſt ẽt à ceſt edit.
Les derniers cõfeſſ ans leur fautes sõt abſous du
ſouverain roy de telles promeſſ es. Mais il vaut
mieux mourir vne autre fois que d’en plus faire.
Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/349
Apparence
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D I A L O G V EI I.