mee, ſes os hauis, cõme vn tiſon, fõ cœur frappé
& ſeché ſemblable au Pelican du deſert, ou
comme le hibou qui ſe tient es lieux ſauuages,
ſemblable au paſſ ereau priué de ſa compagnie,
qui ſe tient ſur la cime du toict , le voir manger
la cendre comme le pains & meſler ſon boire
de pleurs.
Mais certes ſi nous ſommes enſeignez comme
il appartient par la parole de Dieu, nous
trouuerons que le Seigneur a logé les meſchans
en lieux gliſſ ans pour les precipiter en ruyne,
pour les deſt ruire en vn inſt ant, & les conſumer
d’vne maniere eſpouuantable.
Et d’autre part, nous voyons que Dieu encline
ſon oreille au beſoin, à la clameur de ceux
qui patiemment l’attendent, les tire hors du
bourbier, les deliure des dangers, affermit leurs
pieds, adreſſ e leurs pas, & les loge ſur vn roc fort
& aſſ euré. Nous verrons vn Elie, au temps de la
plus grande famine nourry par les corbeaux, &
& quelques fois par les Anges. Nous le verrons
enuoyé à la vefue, qui n’a point de pain, ains
ſeulemẽt pleine main de farine, & vn peu d’huyle,
n’attendant que la mort. Nous le verrons
nourry, la vefue ſuſt entee, la farine, & l’huyle
continuer à les nourrir,& ne defaillir nullement.
La main du Seigneur n’eſt point abbregee,
ſon bras n’eſt point accourcy, le Seigneur eſt le
Roy qui ſeul peut tout ce qu’il veut, il ne permettra
point, qu’vn cheueu de noſt re teſt e tombe
en terre ſans ſa volonté, partant ne nous ef-