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D I A L O G V EI I.

Porté ce meſchant petit relaſche, le tyran par ſon edit ſe haſ‍ta de nous l’accorder au parauant leur arriuee.
Or pour reuenir aux Polonois, eux eſ‍tans quelque iour apres ce beau tour qui leur fut ioué, entrez à traiter des affaires de leur Royaume : apres auoir receu le ſerment du duc d’Aniou, qu’il n’attenteroit rien de parole ny de fait contre les loix de Pologne : ains les regiroit & gouuerneroit ſelon icelles, ils voulurent auſsi qu’il leur promiſ‍t d’entretenir & laiſ‍ſer paiſibles les Polonois en leur religion reformee Papiſ‍tique & autre, telle quelle y eſ‍t.
Et comme ſur ceſ‍t article, il ſe print à faire quelque difficulté, les ambaſ‍ſadeurs luy repliquerent qu’il falloit donc qu’il fiſ‍t ſon conte, qu’il ne leur ſeroit iamais Roy, qu’ils ne veulent point vn tyran, lequel leur force la conſcience, ny vn qui ſous vn faux pretexte de zele de Religion leur diſsipe la paix publique, qu’ils ont enuie de nourrir.
Et inſiſ‍terent tellement ſur cela, qu’il fallut que le duc d’Aniou leur en paſ‍ſaſ‍t le ſerment & promeſ‍ſe.
L’hi. Ha poure gentilhomme ! Il eſ‍t à craindre ie t’aſ‍ſeure qu’il en ait bleſ‍ſé ſa conſcience, tant il fait du religieux. Quel zelateur !
Mais i’oſe dire que ſi l’on euſ‍t requis de luy vn ſerment en propres termes de ſeruir à iamais au diable, qu’il en euſ‍t donné la parole d’auſsi bon cœur, & auſsi bien qu’il luy ſert de fait en ſa vie,

pluſ‍toſ‍t que d’eſ‍tre repouſ‍ſé d’vn Royaume ſi

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