Porté ce meſchant petit relaſche, le tyran par ſon
edit ſe haſt a de nous l’accorder au parauant leur
arriuee.
Or pour reuenir aux Polonois, eux eſt ans quelque
iour apres ce beau tour qui leur fut ioué, entrez
à traiter des affaires de leur Royaume : apres
auoir receu le ſerment du duc d’Aniou, qu’il n’attenteroit
rien de parole ny de fait contre les loix
de Pologne : ains les regiroit & gouuerneroit ſelon
icelles, ils voulurent auſsi qu’il leur promiſt
d’entretenir & laiſſ er paiſibles les Polonois en
leur religion reformee Papiſt ique & autre, telle
quelle y eſt .
Et comme ſur ceſt article, il ſe print à faire
quelque difficulté, les ambaſſ adeurs luy repliquerent
qu’il falloit donc qu’il fiſt ſon conte, qu’il ne
leur ſeroit iamais Roy, qu’ils ne veulent point vn
tyran, lequel leur force la conſcience, ny vn qui
ſous vn faux pretexte de zele de Religion leur
diſsipe la paix publique, qu’ils ont enuie de nourrir.
Et inſiſt erent tellement ſur cela, qu’il fallut que
le duc d’Aniou leur en paſſ aſt le ſerment & promeſſ e.
L’hi. Ha poure gentilhomme ! Il eſt à craindre ie
t’aſſ eure qu’il en ait bleſſ é ſa conſcience, tant il
fait du religieux. Quel zelateur !
Mais i’oſe dire que ſi l’on euſt requis de luy vn
ſerment en propres termes de ſeruir à iamais au
diable, qu’il en euſt donné la parole d’auſsi bon
cœur, & auſsi bien qu’il luy ſert de fait en ſa vie,
pluſt oſt que d’eſt re repouſſ é d’vn Royaume ſi