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D I A L O G V EI I.

que ceux cy.
l’hi. Ie ne croy pas qu’vn homme rond parle iamais de leur clemence, ny de leur bonté & douceur, ſachant combien ces miſerables ſont cruels, felons, inhumains. Quant au titre de Treſchreſ‍tien on le deuſ‍t, pour ne point flatter, changer en Archiantichreſ‍tien, pour appliquer des noms és choſes qui fuſ‍ſent ſignificatifs.
Le pol. On le deut faire vrayement. Mais ie gage qu’outre ce que leurs flatteurs, & quelques autres qui s’en approchent ayans affaires à eux prophanent ordinairement ces beaux & ſacrez mots, les attribuants à ces perfides : qu’il y aura encores quelques vns des Treſ illuſ‍tres princes d’Allemagne, qui au voyage que le frere du tyran y fera s’en allant en Pologne, n’auront pas honte de l’en appeller & de luy faire auſsi bel accueil, que l’on feroit à vn honneſ‍te homme.
Si quelcun pour legere faute ſe trouuant mis au bã de l’Empire, eſ‍t recueilly par quelque Prince, ſoudain l’Empire luy courra ſus. Mais à ceux-cy qui ſont attaints, ſont conuaincus & condamnez deuant Dieu & deuant les hommes, d’eſ‍tre des ſchelmes execrables & ennemis du genre humain, ſous couleur qu’ils ſont des gros ſchelmes, vn chacun les honorera, iuſques à ſe confederer & ſe liguer auec eux. Quelle miſere !
L’hi. Ne ſcay tu pas que le prouerbe en a donné ſon iugement. La cenſure tourmente les pigeõs, laiſ‍ſant aller les corbeaux libres. Mais n’entrons pas ie te prie plus auant en ceſ‍te matière : tel luy

baiſera la main qui la luy voudroit voir bruſlee :

l.iii.