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D I A L O G V EI I.

Partant dreſ‍ſerent vne requeſ‍te bien ample pleine de toutes ſortes de raiſons diuines & humaines, & de moyẽs encore plus amples propres à eſ‍tablir la paix : & ainſi faic‍te & ſignee ils la baillerent à leur Roy pour la preſenter au tyran. Mais à ce qu’on m’a fait entendre, on les renuoya tous à Mets : où le tyran auec ſa cour alloit accompagner ſon frere qui s’en alloit en ſon exil, où Dieu la voulu releguer, pour le bien de chacũ de nous. Que Dieu doint à ces bonnes gens autant de biẽ & de bonheur, que nous auons ſouffert de mal, de malheur & de mal encontre ſous ceſ‍te race de tyrans.
L’hi. Amẽ, par ſa grace. Ie ſerois treſmarry qu’ils euſ‍ſent le moindre mal de tous les noſ‍tres. Mais ie te prie dy moy vn peu, eſ‍t-ce tout ce que tu as apprins durant le temps de ton voyage ?
Le pol. C’en eſ‍t bien la plus grande partie. Mais encor y a-il quelque trait, que i’ay apprins, Dieu ſoit loué, qui te ſeruira à l’hiſ‍toire : & à monſ‍trer de plus en plus l’honneſ‍teté de nos Valois.
L’hi. Ie te prie, amy, dy le donques, & ne crain pas que ie le cache. Leurs ac‍tes ont bien merité qu’on n’attende apres leur mort à dire leur vilaine vie.
Le pol. Tu dis vray : & c’eſ‍t vne hõte, au lieu qu’vn chacun deuſ‍t crier à l’eau, au feu, à l’arme, à l’aide contre ces traiſ‍tres malheureux, qu’il s’en trouue encor’ de si laſches qui n’oſent leur tenir propos qu’en leur diſant voſ‍tre clemence, voſ‍tre bonté, voſ‍tre douceur, voſ‍tre Maieſ‍té treſchreſ‍tiene : ores

qu’ils ſachent qu’il n’y a ſchelmes plus vilains

que