Partant dreſſ erent vne requeſt e bien ample
pleine de toutes ſortes de raiſons diuines & humaines,
& de moyẽs encore plus amples propres
à eſt ablir la paix : & ainſi faict e & ſignee ils la baillerent
à leur Roy pour la preſenter au tyran. Mais
à ce qu’on m’a fait entendre, on les renuoya tous
à Mets : où le tyran auec ſa cour alloit accompagner
ſon frere qui s’en alloit en ſon exil, où Dieu
la voulu releguer, pour le bien de chacũ de nous.
Que Dieu doint à ces bonnes gens autant de biẽ
& de bonheur, que nous auons ſouffert de mal,
de malheur & de mal encontre ſous ceſt e race de
tyrans.
L’hi. Amẽ, par ſa grace. Ie ſerois treſmarry qu’ils
euſſ ent le moindre mal de tous les noſt res. Mais
ie te prie dy moy vn peu, eſt -ce tout ce que tu as
apprins durant le temps de ton voyage ?
Le pol. C’en eſt bien la plus grande partie. Mais
encor y a-il quelque trait, que i’ay apprins, Dieu
ſoit loué, qui te ſeruira à l’hiſt oire : & à monſt rer
de plus en plus l’honneſt eté de nos Valois.
L’hi. Ie te prie, amy, dy le donques, & ne crain pas
que ie le cache. Leurs act es ont bien merité
qu’on n’attende apres leur mort à dire leur vilaine
vie.
Le pol. Tu dis vray : & c’eſt vne hõte, au lieu qu’vn
chacun deuſt crier à l’eau, au feu, à l’arme, à l’aide
contre ces traiſt res malheureux, qu’il s’en trouue
encor’ de si laſches qui n’oſent leur tenir propos
qu’en leur diſant voſt re clemence, voſt re bonté,
voſt re douceur, voſt re Maieſt é treſchreſt iene : ores
qu’ils ſachent qu’il n’y a ſchelmes plus vilains