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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/373

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D I A L O G V EI I.

Ie ſceu que ces trois beaux Sires s’eſ‍toyent fait ſeruir à la table en vn leur banquet ſolennel à des femmes toutes nues, auſquelles apres le banquet ils bruſlerent auec des torches allumees le poil de leurs parties honteuſes.
Apres cela comme ils eſ‍toyent en peine de ſcauoir en quoy ils employeroyẽt le reſ‍te de la nuit, ie ſceu qu’ils auoyent mandé à Nantouiliet preuoſ‍t de Paris de leur appreſ‍ter la collation, qu’ils la vouloyent aller prendre chez luy. Et que de fait ils y allerent, quelque excuſe que Nantouillet ſceuſ‍t alleguer pour ſes deffenſes.
Ie ſceu qu’apres la collation, la vaiſ‍ſelle d’argent de Nantouillet & ſes coffres furent fouillez & pillez par les Rois & leurs ſatellites : & diſoit-on dedans Paris, qu’on luy auoit pris & volé plus de cinquãte mille francs. Et qu’il euſ‍t mieux fait le bon homme de prendre à femme Chaſ‍teauneuf, fille de ioye du roy de Pologne, que de l’auoir refuſee : qu’il euſ‍t mieux fait auſsi d’auoir vẽdu ſa terre de Nantouillet au duc de Guyſe, que de ſe faire ainſi piller à ſi grands & puiſ‍ſans volleurs.
En ſomme ie ſceu que le lendemain le premier Preſident de Paris fut trouuer le tyrã, & luy dire que tout Paris eſ‍toit eſmeu pour le vol de la nuic‍t paſ‍ſee : & que quelques vns vouloyent dire qu’il l’auoit fait pour rire, & qu’il s’y eſ‍toit trouué luy-meſmes.
A quoy le tyran reſpõdit, que par le ſang Dieu, il n’en eſ‍toit riẽ & que ceux qui le diſoyẽt auoyẽt

mẽty : dont le Preſidẽt treſcõtent : i’en informeray

l.iiii.