Ie ſceu que ces trois beaux Sires s’eſt oyent fait
ſeruir à la table en vn leur banquet ſolennel à des
femmes toutes nues, auſquelles apres le banquet
ils bruſlerent auec des torches allumees le poil
de leurs parties honteuſes.
Apres cela comme ils eſt oyent en peine de ſcauoir
en quoy ils employeroyẽt le reſt e de la nuit,
ie ſceu qu’ils auoyent mandé à Nantouiliet preuoſt
de Paris de leur appreſt er la collation, qu’ils
la vouloyent aller prendre chez luy. Et que de
fait ils y allerent, quelque excuſe que Nantouillet
ſceuſt alleguer pour ſes deffenſes.
Ie ſceu qu’apres la collation, la vaiſſ elle d’argent
de Nantouillet & ſes coffres furent fouillez
& pillez par les Rois & leurs ſatellites : & diſoit-on
dedans Paris, qu’on luy auoit pris & volé plus
de cinquãte mille francs. Et qu’il euſt mieux fait
le bon homme de prendre à femme Chaſt eauneuf, fille
de ioye du roy de Pologne, que de l’auoir refuſee :
qu’il euſt mieux fait auſsi d’auoir vẽdu
ſa terre de Nantouillet au duc de Guyſe, que
de ſe faire ainſi piller à ſi grands & puiſſ ans volleurs.
En ſomme ie ſceu que le lendemain le premier
Preſident de Paris fut trouuer le tyrã, & luy
dire que tout Paris eſt oit eſmeu pour le vol de la
nuict paſſ ee : & que quelques vns vouloyent dire
qu’il l’auoit fait pour rire, & qu’il s’y eſt oit trouué
luy-meſmes.
A quoy le tyran reſpõdit, que par le ſang Dieu,
il n’en eſt oit riẽ & que ceux qui le diſoyẽt auoyẽt
mẽty : dont le Preſidẽt treſcõtent : i’en informeray