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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/387

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D I A L O G V EI I.

puis qu’il eſ‍t touſiours en ſa puiſ‍ſãce d’eſ‍tre mauais quãd il voudra, & d’auoir pluſieurs tels maiſ‍tres : c’eſ‍t autant qu’on en a eſ‍tre autant de fois extrememẽt mal-heureux. Mais ie ſcaurois volõtiers, comme il ſe peut faire que tant d’hommes, tant de bourgs, tãt de villes & tant de prouinces, endurẽt ſi long tẽps vn tyran ſeul, qui n’a moyen que celuy qu’on luy donnes, qui n’a puiſ‍ſance de leur nuire, ſinõ tant qu’ils ont vouloir de l’endurer, qui ne ſcauroit leur faire mal aucũ, ſinõ alors qu’ils ayment mieux le ſouffrir que luy contredire ? Tant plus i’y penſe, plus i’en ſuis esbahy.
L’hi. Et moy de meſmes, ie t’aſ‍ſeure. Mais ie te prie, mon grand amy, que i’aye ce bien maintenant de t’ouyr ſur ceſ‍te matiere, faire vn peu le preſ‍tre Martin. Ce ſuiet eſ‍t propre à ce temps & ie ſcay bien que tu l’entens auſ‍ſi bien qu’homme de noſ‍tre aage. Commence, ie t’eſcouteray, i’ayme mieux veiller toute nuic‍t.
Le pol. I’en ſuis content : auſ‍ſi bien y a il longtemps que i’en ſuis ſi gros, que ie creue d’enuie que i’ay d’enfanter ce que ie ſens de c’eſ‍t affaire : Mais ie proteſ‍te bien que ie n’en parleray point comme les Huguenots en parlent, ils ſont trop doux & trop ſeruiles : i’en parleray tout amplement en vray & naturel François, & comme vn homme peut parler des choſes ſuiettes à ſon iugement, voire au ſens commun de tous hõmes : afin que tous nos Catholiques, nos patriotes & bons voiſins & tout le reſ‍te des François qu’on traite pire que les beſ‍tes, ſoyent eſueillez

à ceſ‍te fois pour recognoiſ‍tre leurs miſeres, &

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