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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/51

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D I A L O G V E.

de ma patrie, de mon Roy, & des ſiens, ie deſireroy’ eſ‍tre enſeuely au plus profond du puys de l’oubliance.
Ali. Commence donc ie te prie, Hiſ‍toriographe mon amy, ſans y adiouſ‍ter du tien, ny te mõſ‍trer paſsionné pour l’vn ou l’autre party : dy-nous ſimplement le faic‍t.
Hiſ‍t. Ie ne le puis pour maintenant dire qu’en gros, n’ayãt pres de moy mes memoires : mais i’eſpere biẽ en Dieu, qu’vn iour ie lairray le tout par le menu, & comme il s’eſ‍t paſ‍ſé, ſans en rien diſsimuler, eſcrit à la poſ‍terité.
Pour ceſ‍te heure, Oyez.

La lumière de l’Euãgile (car ainſi l’appelloit-on) commençant par la voix & les eſcrits de Luther, Bucer, Zuingle, Ecolampade, Melanc‍thon, & autres doc‍tes perſonnages, comme de nouueau à ſe manifeſ‍ter : Le Pape (tout ainſi qu’en Alemagne par ſes menees, & par les armees & moyens de Charles le quint, auſsi en France par le moyen de Frãçois premier) s’y oppoſa fort & ferme pour en empeſcher le cours, auec bourrees & fagots, iuſques à faire bruſler par ſentences & arreſ‍ts, les liures du vieil & nouueau Teſ‍tament, d’où lon tiroit ceſ‍te doc‍trine, s’ils eſ‍toyent tournez en François ou autre langage vulgaire, & auec les liures, ceux qui les maintenoyent, qu’on nomma pour lors Lutheriens. Ceux de Merindol en Prouence peuple inſtruit de longue main par ſes predeceſſeurs en la doc‍trine de l’euangile furent par arreſ‍t du parlement de Prouence en l’an 1540. condemnez

comme Lutheriens à eſ‍tre bruſlez. Et

A.iii.