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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/56

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D I A L O G V E.

nommoit Lutheriens, & au lieu de faire ceſ‍ſer les feux contr’eux, ils en firent plus aſpre pourſuite que deuant, reduiſant meſsieurs de Lorraine en tout le ſurplus, l’eſ‍tat des affaires du Royaume à leur plaiſir & volonte, iuſques là, qu’ayans fait remuer la Cour d’Amboyſe à Orléans, & là aſsigné les Eſ‍tats, ils y firent auſsi venir le prince de Condé, Prince du ſang, qu’ils firent empriſonner dés l’heure qu’il y fut arriué, pour luy faire rẽdre compte de ce qui s’eſ‍toit paſ‍ſé à Amboyſe : en danger d’y laiſ‍ſer la vie, ſi le roy François toſ‍t apres par vn mal d’oreille qui luy ſuruint, ne ſe fuſ‍t haſté de quitter le premier la ſienne.
Le pol. le me ſouuien fort bien de ce temps-là & de ce que tu viens de dire. Mais quãt à la conuocatiõ des Eſ‍tats faite de la part de meſsieurs de Lorraine, ſous le nom du Roy François, ce n’eſ‍toit qu’vn maſque & couuerture qu’ils prenoyẽt : pour monſ‍trer qu’ils eſ‍toyent contens que les anciennes loix du Royaume fuſ‍ſent remiſes ſus, & entretenues en leur force & vigueur par l’aduis cõmun des Eſ‍tats (iadis cerueau, yeux, & oreilles de nos Rois les mieux aduiſez & la bride & chaſ‍tifol des meſchans & des mal ſaiges) afin d’arracher par ce moyen du poing à la Nobleſ‍ſe & au peuple, tout pretexte de murmurer contre le gouuernement Lorrain : Car quant au reſ‍te, ie ſcay bien qu’ils ne vouloyent rien quitter de leurs deſ‍ſeins, faiſans pour ceſ‍te cauſe elire aux conuocations particulieres qui ſe faiſoyent és prouinces du Royaume, des deputez aux eſ‍tats generaux, les plus

affec‍tionnez de leurs partizans & amis : mais la mort

du Roy