religion, pour meilleure preuue de ſa bonne
volonté enuers l’Eſpagne, au détriment de la France,
ce que la Royne fit volontiers.
Le po. C’eſt oit bien loin de reſt ablir le royaume
en ſon entier, que d’abolir ſes plus ancienes loix :
elle eſt oit bien loin de chauffer la botine de
Theramenes, comme nous cõſeillions, quand elle
vouloit ruiner la moitié du royaume qu’elle diſoit
malſaine, au lieu de conſeruer les deux, comme en vn
corps demi paralitique on a accouſt umé d’vſer :
He Dieu que la maiſon eſt malheureuſe, quand la
poule y chãte plus haut que le coq ! Mais s’il vous
plaiſt , que l’Hiſt oriographe pourfuyue, afin que
ie me taiſe des maux ſans remede.
L’hiſt . Ie le veux bien. Apres ce pourparler fait à
Bayonne, les Huguenots ſe plaignoyent en beaucoup
d’endroits du royaume, des maux, des torts
& iniuſt ices qu’on leur faiſoit, de quelques reſt rict ions
de l’Edict de pacification , & de pluſieurs
contrauentions à la volonté du Roy faites iournellement
à leur deſauantage, depuis la pacification
iuſques alors, durãt le temps de cinq années.
Et cepẽdant la Royne mere ſous le nom du Roy,
ayant ſoudoyé, fait entrer en Frãce, & venir droit
à la cour ſix mille Suyſſ es, auec l’aide de ſes
partisans & autres peu paiſibles François, rompit
ouuertement l’Edict de paix, ſur l’heure que le
prince de Condé s’eſt oit accompagné pour aller
trouuer le Roy à Meaux, & luy faire ſes
plainct es & doléances, tant pour luy que les autres
Huguenots, & nommeement ſur ceſt e entrée
d’eſt rangers iuſques au milieu du Rovaume, &