pres la perſonne de ſa maieſt é, ſans occaſion
apparẽte.
Ceſt e rupture d’edict fut telle & ſi à poĩct
nommé, que ſi le prince de Condé & ceux de ſa
trouppe n’euſſ ent pris garde à eux, les Suyſſ es
(informez tout autrement des choſes) n’euſſ ent
failli à les mettre en pieces, tant leur deſſ ein eſt oit
bien dreſſ é.
Le pol. Nous eſt ions extremement marris, moy &
vne trouppe de bons François, qui eſt ions pour
lors à la cour, zelateurs du bien de l’eſt at, & de la
reputation du Roy, de voir prendre ceſt e routte
aux affaires : de voir la foy publique violee, par
ceux qui la deuſſ ent garder plus chere que leur
propre vie : voire que ce fuſt par les forces des
Suyſſ es, qui auoyent la reputation entre les
nations, d’eſt re loyaux obſeruateurs de leurs
promeſſ es iurees, d’autant plus que de ce mal dependoit
comme d’vn ruiſſ eau vne mer de miſeres ſur nous
& à le vouloir continuer, la ſubuerſion entiere du
Royaume : auquel les Suyſſ es eſt ans alliez plus
fort qu’au Roy (pour dire vray) & leurs penſions
payees des deniers des ſuiets du Roy, nous-nous
eſmerueilliõs grandement, comme ils n’auoyent
regret de prendre de leur argent, pour les venir
tuer en leurs maiſons, en violant toute foy, alliance,
& ſeureté publique. Et ſachans combien és
Cantons de Suyſſ e, il y a de grandes & puiſſ antes
Republiques, qui tiennẽt la meſme doct rine que
les Huguenots François, nous doutions biẽ fort
que le feu ne s’allumaſt parmi les Suyſſ es, en leur
propre pays, pour les empeſcher de venir en Frãce à
la tuerie des Huguenots : nous trouuions auf-