mere, le Roy, ſes freres, & ſon conſeil voyans combien il leur eſt oit mal-aisé de ruiner pour lors les Huguenots entierement, leur accorderent de nouueau par vn Edict ſolennel, fait au mois de Mars, en l’annee 1568. la meſme liberté de conſcience, & exercice de religion qu’ils auoyent auparauant : reputant fait pour le ſeruice du Roy, tout ce qu’ils auoyent fait en ceſt e guerre-là, à la charge qu’ils mettroyent bas les armes, remettroyent les villes où ils s’eſt oyẽt retirez és mains du Roy, ou de ſes miniſt res, & renuoyroyent leur ſecours Alleman, hors de France. Cela ne fut pas ſi toſt commandé qu’il fut executé par les Huguenots : le parti contraire demeurant touſiours armé, dont aduint (auſsi toſt que le duc de Caſimir & ſes trouppes furent retirees) que de nouueau furent exercees par la France, pluſieurs iniuſt ices & cruautez ſur les Huguenots, tant que le prince de Condé fut enuironné de garniſons, qui venoyent pour le ſurprendre dans ſa maiſon de Noyers, où il s’eſt oit retiré : de ſorte que s’il ne fuſt bien viſt e & dextremẽt eſchappé, auec ſa femme & ſes enfans, & s’il n’euſt trouué le gué des riuieres qu’il luy conuint paſſ er à commandement, il eſt oit trouſſ é en malle : & biẽ luy ſeruit de trouuer la ville de la Rochelle, où il ſe retira, fauorable : ſans cela, c’eſt oit fait de luy. Eſt ant retiré dans la Rochelle, les Huguenots faſchez, de voir que ſi ſouuẽt on leur fauſſ oit la foy, furẽt merueilleuſemẽt eſt onnez : mais peu apres ayans reprins
courage, ils accoururent de toutes parts trou-