uer le prince de Condé, pour ſe conſeruer auec
luy. Entre autres leanne d’Albret royne de
Nauarre, vint auſsi trouuer le prince de Condé ſon
beau frere, auec ſõ fils le prince de Nauarre,
q’uelle voua tout ieune qu’il eſt oit à ceſt e guerre, auec
ſes bagues & ioyaux, leſquels depuis furent engagez
pour aider aux fraix de l’armee. Le duc de
Deux-ponts prince de l’Empire, entendant que
la foy auoit eſt é de nouueau violee en France aux
Huguenots, eſmeu de la grauité du faict ,
s’achemina en France, & auec luy le prince d’Orenge, le
compte Ludouic ſon frere, le comte de Mansfeld
& pluſieurs autres Seigneurs & Comtes Allemãs,
auec ſept ou huict mille Reyſt res, & autant de
Lanſquenets. Cependant le prince de Condé menoit
les mains, aſsiegeoit villes & chaſt eaux ,
faiſant tout ce qui pouuoit ſeruir à ſe defendre, &
endommager l’ennemy : quand le duc d’Aniou frere
du roy Charles, & ſon lieutenant general,
conduiſant vne puiſſ ante armee contre le prince de Condé
(qui n’auoit alors que bien peu de ſes forces)
luy donna vne bataille pres de Iarnac, où le Prince
perdit, & y fut fait priſonnier, & peu apres par
commandemẽt du duc d’Aniou tué, à ſang froid,
par vn nommé Monteſquiou, de la maiſon du duc
d’Aniou.
Ali. Le prince de Condé ſe hazardant ainſi, monſt ra
cuidemment combien peu il aſpiroit à la couronne,
deſmentant ouuertement ceux qui le calõnioyent
de cela.
Phi. Il eſt bien vray : Mais auſsi fit-il vne grande
faute, hazardant auec peu de forces, tous ceux qui