En meſme temps le Roy fit demander pour
Monſieur ſon frere, la Royne d’Angleterre en
mariage, ayant enuoyé à ceſt effect vn ambaſſ ade
honorable à ladict e royne d’Angleterre : auec
laquelle auſsi le Roy fit traiter d’vne ligue, confederation
& alliance, laquelle depuis fut conclue & reſolue,
au grand contentement des Huguenots, auſquels
telle ligue ſembloit ſeruir de gage, de l’amitié
du Roy enuers eux.
Ali. Ie me ſouuien bien, que le Roy apres les
premiers troubles de France, enuoya le Mareſchal
de Vieille-ville en Suyſſ e, pour traiter Ligue auec
les ſeigneurs de Berne : mais ils n’en voulurẽt
point faire auec luy, qu’il ne leur promiſt quand
& quand, d’obſeruer eſt roitement ſon Edict de
paix enuers les Huguenots : mais de ceſt e cy
d’Angleterre, ie n’en ay rien ouy dire.
L'hiſt . Ie ne ſcay pas auſsi comme elle eſt faite, ie
ne t’en puis dire autre choſe : mais en meſme tẽps
le Roy faiſoit pareillemẽt traiter vne ligue,
d’entre luy, la royne d’Angleterre, & les princes
Proteſt ans d’Allemagne : & vne autre ligue
en particulier, du Roy auec le duc de Florẽce, vers lequel
il auoit enuoyé Iean Galeas Fregoze Geneuois,
qui en rapporta bonnes paroles, & promeſſ e que
le duc de Florence preſt eroit deux cens mille
ducats pour la guerre de Flandre, contre le roy
Philippe : pour le moins le faiſoit-il entendre ainſi à
l’Amiral & aux députez.
La royne de Nauarre vint trouuer à la fin le
Roy, duquel (ce diſoit-il) elle eſt oit la meilleure
tante, la plus deſiree, la mieux aimee & mieux ve-