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D I A L O G V EI.


Phi. Ie me doutay bien quand & quand, que quel que quelque grand deſaſ‍tre nous auiendroit, quãd ie vey ceſ‍te bonne Princeſ‍ſe partie.

L’hiſ‍t. Enuiron ce temps la, de diuers endroits de la France, eſ‍toyent enuoyez pluſieurs aduertiſ‍ſemẽs à l’Amiral, afin qu’il print garde à ſoy, & qu’il ſe retiraſ‍t des dangers où lon diſoit qu’il eſ‍toit eſ‍tant dedans Paris, ou à la cour : entre autres, vn je ne ſcay qui, luy enuoya vn bordereau de mémoires, où il eſ‍toit eſcrit,

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c’eſ‍t vn article de foy reſolu & arreſ‍te au Con
cile de Conſ‍tance, auquel Iean Huz fut bruſlé
contre le ſauf-conduit de l’Empereur, qu’il ne
faut point garder la foy aux heretiques.


Ayez memoire, que les Romains, les Lorrains, & les Courtizans, tienent les Lutheriẽs, les Huguenots & tous ceux qui font vne meſme profeſsion de l’Euangile (de quelque nom qu’on les appelle) pour heretiques, bruſlables : Croyez que partant ils leur ont rompu, & leur rompront encores la foy iuree & promiſe, toutefois & quantes que la commodité de les ruiner & deſtruire leur ſera offerte.
Sachez, qu’au ſecret conſeil tenu parmi les Peres, au dernier concile de Trente, il a eſ‍té reſolu, qu’on peut & doit tuer, non ſeulement ceux de la Frãce qui ſeront de ceſ‍te religion, ains auſsi tous ceux qui en ont eu quelque ſentiment, ſoit de la France, ou d’autre nation : n’eſ‍tant iamais poſsible, que ceux qui ont vne fois eſ‍té abbreuuez de

ceſ‍te doc‍trine, ſe fient derechef en ce qu’on leur

avou