pagne, la cõbatre, & de là ſingler à la Fleſsinghe,
pour ſe ioindre au prince d’Orenge, & faire la
guerre à ieu deſcouuert.
Qu'à ceſt e occaſion, le prince d’Orenge a enuoyé
par l’auis du Roy, de l’argent pour payer les
nauires & galeres à Stroſſ y, qui eſt de la meilleure
volonté du monde.
Quant à ſon faict , & querelle particuliere auec
le duc de Guyſe, le Roy les auoit mis d’accord, &
fait iurer l’vn & l’autre entre les mains, de ne ſe
recercher que d’amitié. Mais que ce miraculeux mariage
de Madame, que le Roy donne (ce dit-il) nõ
pas au prince de Nauarre, ains à tous les Huguenots
à femme, pour ſe marier comme auec eux, eſt ant
le comble de toute ſeurete & repos : le faiſoit
prier ce gentil homme & tout autre, que s’ils luy
vouloyẽt faire plaiſir, qu’ils ne luy parlaſſ ent plus
de ces faſcheuſes choſes du paſſ é, qu’ils ſe
contentaſſ ent de prier Dieu, & le remercier de la grace
qu’il leur auoit daigné faire, d’amener les choſes
à vn ſi paiſible eſt at.
Or le prince de Nauarre (fait Roy par la mort
de ſa mere) & le prince de Condé en ces entrefaites,
ſollicitez & aſſ eurez de toutes parts de venir à
la cour, vindrent à la fin trouuer le Roy à Paris,
où il s’eſt oit remué, pour y faire celebrer les noces
de ſa ſœur : Pluſieurs Seigneurs, Barons, &
gentils-hommes Huguenots y accompagnerent
le roy de Nauarre, & le prince de Condé, au deuant
deſquel preſque toute la cour y alla : Ils y
furent recueillis du Roy, de ſa mere, & de ſes freres,
& des autres Princes, de Madame, & des prin-
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Apparence
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